Non classé
Partager sur

L’Odyssée: Pierre Niney est fan du Commandant Cousteau !

L'Odyssée Pierre Niney est fan du Commandant Cousteau !

Le film L'Odyssée sortira le 12 octobre 2016 et dans le cadre de la promo du film MCE vous propose de découvrir un entretien avec Pierre Niney !

L’Odyssée, un biopic sur le Commandant Cousteau, sera le prochain film avec Lambert Wilson, Pierre Niney et Audrey Tautou qui sortira le 12 octobre 2016 au cinéma et en attendant sa sortie MCE vous propose de découvrir un entretien avec Pierre Niney.

L’Odyssée: Pierre Niney est fan du Commandant Cousteau !

Quelle a été votre toute première réaction quand vous avez reçu, très en amont, la proposition de Jérôme Salle ?

Je me suis senti chanceux de lire un film aussi rare de par son ambition. Un grand film d’aventure, poétique, sur une famille hors du commun et drainant avec lui une conscience de la beauté et de la fragilité de notre planète.

Le rôle de Philippe Cousteau est véritablement au coeur de l’histoire de « L’Odyssée ». Que saviez-vous de lui avant de travailler sur le personnage ?

Qu’il était le fils du commandant Cousteau… C’est à peu près tout. J’avais tout à découvrir ! Philippe est un personnage moins connu. Pourtant ils ont co-réalisé avec son père bon nombre de documentaires. Et Philippe avait une importance prépondérante dans l’équipage et l’aventure Cousteau. Mais Jacques-Yves Cousteau était un tel meneur d’homme, un pionnier et un tel « monstre » de charisme et d’énergie, que Philippe qui plus est disparu jeune, a naturellement été un peu effacé avec le temps. C’est aussi le sujet du film et ce qui était intéressant, je pense.

De quelle manière vous êtes-vous documenté sur lui ? Avez-vous par exemple tenu à rencontrer Jan sa femme ou leurs enfants ?

Je me suis beaucoup documenté. En regardant les films, bien sûr, ceux dans lesquels il apparaît et ceux qu’il a réalisés. Mais aussi les photos, les interviews et les témoignages des anciens de la Calypso que nous avons pu rencontrer. Ces hommes qui furent les collègues de Philippe ont aussi été les témoins de son inconscience du danger. Ils me racontaient les prises de risques folles que Philippe prenait pour obtenir une image. Ce côté « tête-brulé » de Philippe était une donnée importante à prendre en compte. L’envie de surpasser le père y est lisible, je pense. Mais le plus précieux furent les lettres. Un accès très privé et privilégié au monde de Philipe.

Cet accès je ne l’ai eu que grâce à ma rencontre avec Jan, sa femme. Jérôme nous a mis en contact et nous nous sommes rencontrés à Los Angeles quelques mois avant le tournage. Elle a eu la gentillesse de me raconter beaucoup de choses sur sa relation avec Philippe et sur le caractère de cet homme. Elle a été d’une très grande aide dans la préparation du rôle, en ouvrant à moi et Jérôme les archives et nous documentant largement sur la vie de Philippe. Ces lettres privées notamment ont été une clé pour moi. Afin de comprendre l’homme mais aussi l’histoire d’amour très forte et unique qu’ils ont connus. Des lettres envoyées du bout du monde par deux amants qui échangent sur leur vie, leurs projets, leur famille et l’état du monde… Quoi de plus inspirant.

Le personnage de Philippe apporte une dimension humaine qui s’intègre parfaitement au souffle d’aventure qui traverse le film. Etait-ce pour vous le pari majeur du projet ?

Philippe était capable d’un grand amour, comme il l’a vécu avec Jan, d’une immense admiration, comme celle avec laquelle il regardait son père, mais c’était aussi quelqu’un d’assez solitaire. Très proche de la nature et des animaux. Jan me disait qu’il préférait souvent la compagnie des oiseaux à celles des hommes. Sa conscience écologique découle de cette contemplation qu’il pouvait avoir pour la nature, les paysages, la mer…

Le fait qu’il transmette cette conscience, foncièrement nouvelle pour l’époque, à son père, était un élément décisif dans mon envie de jouer Philippe. Je crois qu’aujourd’hui il est capital de dire, rappeler, et marteler cette évidence qu’est l’importance de prendre soin de notre monde.

Philippe était un explorateur, un plongeur, un pilote : de quelle manière vous êtes-vous préparé physiquement, notamment pour les scènes sous-marines ? Quels souvenirs gardez-vous de cette partie du tournage ?

Jérôme souhaitait que je me prépare physiquement. Entraînements et aussi apprentissage de plongée, bien sûr. Nous avons fait un stage à Marseille avec Lambert et Jérôme en amont du film. Ce fut une découverte incroyable pour nous trois. Un moment fort du film, je pense.

Il y a quelque chose de très méditatif dans la plongée, un rythme lent imposé qui repose l’esprit, je trouve. L’occasion pour Lambert et moi d’une première vraie rencontre…sous l’eau. J’ai beaucoup aimé le fait que cette prise de contact ne se fasse pas forcément autour d’une table, par le texte et le scénario mais à travers quelque chose bien plus primaire et intuitif. A 20 mètres sous l’eau. Nous étions déjà au coeur du film. Au coeur de la relation Jacques / Philippe.

« L’Odyssée » vous a permis d’aller de la Croatie au Bahamas, de l’Afrique du Sud à l’Antarctique : quels ont été les grands moments de ces voyages ?

Il y en a tellement. Je me rappellerai toujours de cette scène que nous tournions au milieu de l’océan en Afrique du Sud. Quelques dialogues avec Lambert à la surface de l’eau, quand soudain, au milieu de la scène, une immense baleine à bosse sort de l’eau à quelque mètres de nous. Stupeur et fascination générale ! Je n’en croyais pas mes yeux. Elle tournait autour de nous et soudain une seconde fait son apparition, nous encerclant toutes deux ainsi pendant une bonne demi-heure. Si bien que nous finissons par reprendre la scène… entourés de baleines à bosse au milieu de l’océan.

Des instants comme ceux-là nous en avons connus plusieurs. Des bons comme des plus éprouvants… Je pense notamment à la tempête extrêmement puissante que nous avons essuyée en Antarctique. Avec plus de 170km/H de vent. Slalomant de nuit entre les icebergs…

Vous est-il arrivé d’être simplement spectateur des merveilles que vous aviez sous les yeux ?

Presque tous les jours nous assistions à un spectacle incroyable. Parfois il est impossible de ne pas être pur témoin de ces instants. Une baleine qui saute hors de l’eau à quelque mètres du bateau, un banc de dauphins curieux de notre tournage, un iceberg qui s’écroule au milieu de l’Antarctique, une plongée avec des requins qui se nourrissent à quelques centimètres de vous… J’ai vu parmi les plus belles choses de ma vie grâce à ce film. Vous partagez avec Lambert Wilson de très beaux moments de cinéma. Parlez-nous de votre collaboration avec lui et de vos rapports en dehors du plateau durant le tournage…

Lambert a aussi un rapport particulier au théâtre donc aux textes et à la dramaturgie. Il y avait une culture commune, un plaisir commun du jeu. Ce qui a aidé, je pense, pour raconter une relation assez complexe entre un père et son fils. Une relation faite de frustration et d’admiration réciproque en même temps. Où Philippe tentait d’exister face à un père vers qui toutes les attentions étaient tournées, et avec lequel il n’était parfois d’accord sur rien. Mais qu’il aimait par-dessus tout.

Lambert a une élégance naturelle et sa sensibilité a été un vrai atout en dehors du plateau aussi. Lorsque vous êtes placé dans des conditions aussi particulières que celles que nous avons connues en Antarctique, enfermés sur ce bateau pendant deux semaines avec une petite équipe de film, littéralement contre vents et marées, il est bon d’avoir quelqu’un d’aussi doux et attentionné que Lambert.

Parlez-nous d’Audrey Tautou qui joue elle votre mère, Simone ?

J’ai été impressionné par l’interprétation qu’Audrey a créée avec le rôle de Simone. Je n’avais pas perçu ce rôle comme aussi touchant et fort à la lecture. Elle a su pointer les failles et les aspects émouvants de cette mère.

Votre frère Jean-Michel dans le film est interprété par Benjamin Lavernhe un de vos amis proches depuis votre passage à la Comédie-Française. Ce lien avec lui a-t-il favorisé votre jeu en commun ?

J’ai rencontré Benjamin aux Cours Florent. J’ai immédiatement été saisi par la justesse et l’inventivité de cet acteur. Ensuite nous avons fait le Conservatoire National ensemble, puis je l’ai invité à jouer dans ma série Casting(s) sur Canal+ et nous nous sommes encore retrouvés à la Comédie-Française. Benjamin est un grand ami et un excellent acteur. Jouer avec lui est toujours un vrai plaisir… et un retour à l’enfance aussi, car on rit beaucoup. Trop parfois. J’ai le souvenir d’un ou deux bons fous rires sur le film…

« L’Odyssée » est un projet d’une ampleur assez rare dans le cinéma français. Quel genre de réalisateur Jérôme Salle a-t-il été pour le mener à bien ?

Jérôme a ce projet en tête depuis très longtemps. C’est une histoire qui lui tient beaucoup à coeur et une famille qu’il connaît profondément bien. De plus, Jérôme a une vision très précise, de ce qu’il veut faire d’un point de vu technique et artistique. Malgré la concentration qu’exige la mise en scène d’un film aussi ambitieux, on sentait toujours le réel plaisir qu’il avait à être sur le plateau. L’excitation contagieuse qu’il avait à raconter cette grande épopée familiale, était un vrai moteur pour tout le monde.

Par exemple, pendant longtemps il a été question de tourner beaucoup de choses en studio, notamment le voyage en Antarctique qui représentait des complications techniques extrêmes. Or Jérôme m’a appelé un jour sur mon portable en me disant : « Pierre, ça va être très complexe, mais on va partir là-bas… ». Il m’a alors expliqué que c’était impossible pour lui de raconter cette histoire d’aventuriers tout en restant cloué dans un studio de cinéma. Il fallait nourrir le film de façon plus authentique, plus proche de notre sujet. Et nous sommes partis ! Et je peux dire aujourd’hui que ce voyage, mais aussi le fait de réellement plonger avec des requins, de tourner dans des décors naturels…nous a énormément inspirés et nous a donné un vrai souffle au projet.

Jérôme sait parfaitement créer des atmosphères, fabriquer et capturer des images magnifiques tout en dirigeant les acteurs avec une vraie bienveillance.

Vous enchainez depuis quelques années des projets à la fois très différents et très ambitieux. Quel regard jetez-vous sur « L’Odyssée » : est-ce déjà un moment à part de votre parcours de comédien ?

L’Odyssée restera comme une aventure humaine extraordinaire. J’y ai appris beaucoup. Ces voyages m’ont fait prendre conscience de multiples choses et notamment de l’immense fragilité de notre planète. Le constat des dégâts en Antarctique est déjà très alarmant. Ce rôle de Philippe est porteur de ce message, mais aussi d’un espoir. C’est lui qui dit à son père « qu’il n’est pas trop tard » à la fin du film. J’étais heureux de pouvoir endosser ce rôle et de devenir le passeur de ce message. Passeur de ces hommes qui ont dédiés leurs vies entières à faire connaître, et finalement, à protéger notre planète.

Si je vous demandais de ne garder qu’une image, un moment de cette aventure, quel serait-il ?

Notre dernier jour de tournage en Antarctique. Nous quittions l’île de la déception après le dernier plan du film, en laissant derrière nous une plage couverte de fumée volcanique. Une image irréelle, et une émotion palpable pour la petite équipe réunie sur le Zodiac. La fin de longs mois de tournage, et probablement la dernière fois que nous voyions ce spectacle magnifique.

Afficher +