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Harcèlement: les femmes adaptent leur tenue vestimentaire dans les transports

Harcèlement: les femmes adaptent leur tenue vestimentaire dans les transports

Pour éviter tout harcèlement sexuel dans les transports en commun, une femme sur deux adapte sa tenue vestimentaire, ou décide même de prendre un taxi.

Remarques désobligeantes, sifflements, injures et parfois même agressions sexuelles… Les transports en commun peuvent rapidement devenir un terrain hostile pour les femmes. 87% des femmes avouent avoir déjà été victime de harcèlement en ces lieux. C’est ce que révèle une étude de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), parue ce mercredi 15 juin sur Le Parisien. Alors pour éviter les problèmes, nombreuses sont celles qui ont décidé de changer leurs habitudes. Résignées, une femme sur deux déclare adapter sa tenue vestimentaire pour utiliser les transports en commun.

La jupe au placard pour éviter le harcèlement

Cette étude réalisée par la Fnaut a été réalisée auprès de plus de 6 200 usagères des transports publics (métro, RER, autobus, train…). 49% des femmes interrogées parlent de harcèlement « fréquents ». 21% d’entre elles déclarent même être accompagnées lors du harcèlement. Mais le plus édifiant reste le fait que 86% de ces cas ont lieux en présence des témoins et 89% d’entre eux ne réagissent pas. Cette étude révèle la crainte omniprésente de se faire agresser que ressentent des milliers de femmes. Et pourtant, cet espace, tout le monde est amené à le fréquenter. Par peur, les femmes choisissent de modifier leur comportement au quotidien. 48% d’entre elles vont même jusqu’à « adapter » leur tenue vestimentaire pour effectuer leur déplacement. Elles décident, par exemple, de laisser leur jupe au placard pour lui préférer un pantalon plus passe partout. Si le débat sur la tenue vestimentaire dans la rue a déjà été soulevé à plusieurs reprises, c’est la première fois qu’il est abordé dans les transports en commun.

Les femmes délaissent les transports en commun

Mais certaines femmes optent pour une stratégie plus radicale. Plus de la moitié d’entre elles évitent ainsi de prendre les transports en commun à certaines heures, et plus particulièrement en soirée. Elles leurs préfèrent le taxi ou bien le vélo. Elles sont même 34% à se détourner totalement des transports public pour éviter tout risque de harcèlement. « En adoptant ces stratégies d’évitement, les femmes atteignent leur liberté d’être », s’inquiète Annie Guilberteau, directrice du Centre national d’information sur les droits des femmes et des familles, dans Le Parisen. Même si des mesures ont été mises en place (numéro d’urgence et borne d’appel), celles-ci restent insuffisantes.

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