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La FAGE publie son 13 ème indicateur du coût de la rentrée étudiante !

La FAGE publie son 13eme indicateur du coût de la rentrée étudiante !

Depuis 13 ans, la FAGE édite son indicateur national du coût de la rentrée pour un étudiant primo-entrant, décohabitant et non-boursier.

La FAGE publiait en 2002 son premier indicateur du coût de la rentrée étudiante. En 2015, le constat est difficile. Si l’enveloppe que devront consacrer les étudiants à la rentrée est en diminution par rapport à 2015, les frais de la vie courante ne diminuent pas et les inégalités se creusent. Il faut souligner que pour la première fois, et grâce à des réformes demandées par la FAGE, le prix moyen d’une rentrée enregistre une diminution significative de 6.80%. L’encadrement des frais d’agence immobilière permet en effet une réduction moyenne de plus de 40% des tarifs des prestations des agences lors de la location d’un appartement. Cette mesure a un impact significatif dans un pays où l’âge moyen de décohabitation est parmi les plus bas d’Europe.

L’accès au logement étant une des étapes primordiales du parcours d’autonomie d’un jeune mais aussi un préalable important à la libre orientation et à l’accès à l’enseignement supérieur, la FAGE se félicite de l’impact de cette mesure. L’expérimentation de l’encadrement des loyers à Paris influe elle aussi sur le coût moyen du logement en
Île-de-France. Si cet impact est limité puisque la mesure ne concerne que Paris, il est bien réel. La FAGE,
observant l’efficacité du dispositif, renouvelle son souhait de voir l’encadrement des loyers généralisé à tout le
territoire, prioritairement aux logements de petites surfaces en zone tendue.

L’indicateur de la FAGE classe depuis 13 ans les différents postes de dépenses en deux catégories, les frais
directement liés à la rentrée et les frais de la vie courante, mensuels et récurrents. Aussi, si une amélioration
est réelle concernant les frais de rentrée, le coût de la vie étudiante lui ne diminue pas, après avoir enregistré
plusieurs hausses successives au cours des dernières années.

Cette stagnation permet à la précarité de s’intensifier, mais surtout aux inégalités de se creuser. En 2015, un
étudiant sur deux devra se salarier pendant l’année. Pire, un étudiant sur quatre environ, aura à exercer une
activité sans lien avec sa formation et fortement concurrente à ses études. La FAGE remarque que ce sont les
étudiants issus des familles populaires et moyennes qui occuperont ces emplois les moins « qualifiés », et
qui dépasseront souvent un mi-temps, risquant ainsi le décrochage. Ce sont ces mêmes étudiants qui sont
aujourd’hui mis à l’écart du système de bourses. Il n’est pas acceptable, dans un tel contexte, que 2015 soit la
première année depuis 2012 à ne pas faire l’objet d’une amélioration des bourses étudiantes. La FAGE alerte le
gouvernement sur la nécessité d’agir en revalorisant le montant de chaque échelon et en octroyant une aide à
de plus nombreux étudiants, prioritairement en élargissant substantiellement l’échelon 0bis.

Les inégalités ne se bornent pas au salariat étudiant. En 2015 encore, de trop nombreux étudiants sont en
marge des droits et de l’accès aux aides. Les formations sanitaires et sociales font partie des formations dont
la gestion a été confiée aux régions lors du deuxième acte de décentralisation. Les étudiants de ce secteur font
face à une hétérogénéité des politiques régionales rendant les aides très inégales selon les régions. À l’aube des
élections régionales, il est grand temps de faire des conditions de vie des étudiants inscrits dans des formations
gérées par les Régions, une priorité.

Enfin, cette rentrée voit aussi certaines écoles et certains grands établissements augmenter considérablement
leurs frais d’inscription. Cette dynamique risque de parachever le dualisme existant dans l’enseignement
supérieur et de consacrer une vision mercantile du savoir. La FAGE dénonce fermement ces choix tendant
à fermer les portes de ces formations aux étudiants les plus précaires. Le débat autour du financement du
service public d’enseignement supérieur et autour de la conduite que doit tenir le ministère face aux formations
supérieures privées ne peut plus être éconduit !

Finalement, si certaines mesures attendues soulagent un budget de rentrée qui avait explosé ces dernières
années, le quotidien d’un étudiant en 2015 ne s’annonce pas moins rude que l’année dernière. Les inégalités
d’accès aux études, à la réussite, à l’insertion ne pourront se résorber que par une politique sociale ambitieuse :
celle-ci ne pourra faire l’économie d’une mesure dès septembre 2015, c’est le prix de la démocratisation, mais
aussi celui de la construction d’un contrat social juste et serein entre les jeunes et la Nation !

Communiqué de Presse
Crédit Photo : baf-fc.com

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