Qui était vraiment Dalton Trumbo, le scénariste moustachu incarné par Bryan Cranston (Breaking Bad) dans le biopic qui sort cette semaine ?
Il faut bien l’avouer, pour la plupart d’entre nous, le nom de Dalton Trumbo est bien moins évocateur que celui de Bryan Cranston. Pourtant, ce dernier, inoubliable père de famille dans Malcolm et cultissime Walter White de Breaking Bad, se glisse dans la peau d’un homme qui a lui aussi connu la gloire -et la déchéance- dans le Hollywood des années 50, une époque où les scénaristes écrivaient autre chose que des suites… La vie incroyable de Dalton Trumbo valait bien un film, la preuve par 5.
Il a fait de la prison
Une star Hollywoodienne derrière les barreaux, ça n’arrive pas qu’à Mickey Rourke et Lindsey Lohan. Sauf que pour Dalton Trumbo, le chef d’accusation est du genre insolite : dans une Amérique en pleine chasse aux sorcières, Trumbo est accusé d’être membre du parti communiste. Il refuse de répondre aux questions de la commission des activités anti-américaines, qui l’envoie en prison durant onze mois.
Il a été blacklisté par Hollywood
En 1947, Dalton Trumbo est placé sur la liste noire avec une vingtaine d’autres artistes Hollywoodiens, dont Charlie Chaplin. Soupçonnés de sympathie avec l’ennemi soviétique de l’époque, ils sont littéralement blacklisté par l’industrie du cinéma, qui ne l’embauche plus. Membre du parti mais loin d’être le plus fervent des communistes, Dalton Trumbo se battra pourtant toute sa vie pour voir sa liberté politique reconnue dans son pays.
Il écrivait ses scénarios dans sa baignoire
Scénariste renommé dans l’industrie du cinéma américain, Dalton Trumbo le moustachu avait ses petites habitudes créatives. Griffonner ses ébauches de scénario dans sa baignoire plutôt qu’à son bureau en faisait partie. Une photo de lui dans cette drôle de situation est d’ailleurs passée à la postérité, et le biopic ne fait évidemment pas l’impasse sur cette image cocasse du quotidien du scénariste.
Il a reçu 2 oscars incognito
Contraint au chômage technique par une industrie du cinéma qui l’a blacklisté, Dalton Trumbo s’est arrangé pour continuer à écrire des scénarios de cinéma pour Hollywood. Grâce à la complicité d’un prête-nom, son ami Ian McLellan Hunter, il écrit Vacances Romaines et reçoit l’Oscar de la meilleure histoire originale en 1954. Trumbo remet ça 2 ans plus tard avec Les clameurs se sont tues. Cette fois, il avait carrément inventé le pseudo de Robert Rich, scénariste crédité dans le film.
Le film Spartacus, c’est (aussi) lui !
Dalton Trumbo sort enfin de l’ombre de la liste noire avec Spartacus (1960). La star du film, Kirk Douglas, exige que Trumbo soit crédité de son vrai nom au générique de ce monument du cinéma américain. Le scénariste reçoit donc officiellement son premier Oscar en 1961, grâce à ce film.
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