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Night Call : vous avez demandé un scoop ? Ne quittez pas (critique)

Night Call : vous avez demandé un scoop ? Ne quittez pas (critique)

Aujourd'hui, sort en salles Night Call, premier film de Dan Gilroy avec Jake Gyllenhaal. Un film aussi puissant que dérangeant

Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n’aura aucune limite…

Pour ses premiers pas derrière la caméra avec Night Call, Dan Gilroy (scénariste pour Jason Bourne : l’héritage) a décidé de raconter les dérives d’un chasseur de scoop sans limites. Son personnage ? Lou Bloom (campé par Jake Gyllenhaal), homme solitaire prêt à tout pour trouver un job, va découvrir par hasard un métier taillé pour lui : chasseur d’images pour les infos locales. Et dans un monde où la concurrence est rude, l’homme ne va pas hésiter à se lancer à corps perdu dans la course à l’image trash, à l’info sensationnelle. De l’entrée par effraction dans un domicile, au déplacement de cadavre pour avoir un angle plus percutant, en allant jusqu’au point de non retour, l’homme n’aura aucune limite. Son seul but ? Le profit, la célébrité, la reconnaissance.

Dérangeant, fascinant, choquant, frappant de réalisme

Avec Night Call, Dan Gilroy dresse une critique cinglante de la course à l’info et pose sans retenue les questions auxquelles les médias sont confrontées quotidiennement : faut-il vraiment tout montrer à la télévision au nom de l’information ? Où s’arrête justement l’information et où commence le spectacle ? Avec un réalisme frappant, Dan Gilroy raconte ainsi ces dérives dans les médias, cette quête de sensationnalisme, ce voyeurisme malsain, cette fascination pour la violence et ce désir qui pousse le public a vouloir voir ce qu’il se passe chez le voisin. Mais aussi cette loi de l’offre et de la demande qui pousse les médias à aller toujours plus loin… Un film puissant, tout en tension, dérangeant et choquant, parce qu’il flirte terriblement avec la réalité : Night Call n’est en fait que le miroir de notre société.

2 Jake Gyllenhaal, dans une prestation impressionnante

Mais Night Call ne serait pas aussi fort sans un Jake Gylenhaal impressionnant qui livre une de ses plus brillantes prestations. Corps amaigri, traits émaciés, yeux fous, l’acteur est à mille lieux du beau Prince de Prince of Persia, et donne vie sous les yeux des spectateurs à un Lou Bloom effrayant, qui livre une tension constante. Un personnage ambigu, cynique, qui va berner le spectateur avant de dévoiler son vrai visage : plus le film passe, et plus Lou Bloom dérange.

Night Call est un film d’une puissance folle, qui choque autant qu’il fascine. A classer dans le top 5 des films de l’année.

Julie Minvielle

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