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Un illustre inconnu : un drame fascinant mais angoissant

Un illustre inconnu : un drame fascinant mais angoissant

Le film «Un illustre inconnu» sort en salles le 15 novembre. MCE a vu le film et vous livre ses impressions sur ce thriller bouleversant

Un illustre inconnu plonge le spectateur dans une ambiance angoissante dès les premières minutes du film. Sébastien Nicolas, interprété par Mathieu Kassovitz, est un être banal, vit une vie banale dans un univers banal. Ses centres d’intérêts sont limités, son métier l’étouffe et par dessous tout il est fasciné par autrui. Au point de vouloir être un autre, ce qui va l’amener à de terribles résolutions…

Il fallait du cran au réalisateur Matthieu Delaporte pour dépeindre ce mal-être, cette difficulté à appréhender la vie. Et il le réussit avec finesse. Il mêle habilement les jeux de lumières pour témoigner de la détresse du personnage. Le film bouleverse, perturbe, anéantit. Le spectateur se retrouve face à une réalité qui dérange. Sait-on vraiment qui l’on est ? Qui n’a jamais eu envie de devenir quelqu’un d’autre ? Ces questions existentielles sont au centre de l’intrigue. Mathieu Kassovitz se transforme, se mue pour détruire cet être fragile et sans repère qu’il est au quotidien. Pour se défaire de cet enfer, il porte un masque et dissimule son mal de vivre. Comme un pantin articulé, il déambule dans sa vie sans but et sans raison de vivre jusqu’à se détruire lui-même. Entre jalousie et désarroi, il perçoit l’existence des autres comme celle qu’il n’aura jamais, celle qui lui est inaccessible.

Un illustre inconnu : un drame fascinant mais angoissant
Un illustre inconnu : un drame fascinant mais angoissant

«L’enfer c’est les autres»

Ce film témoigne d’une réalité bien difficile à supporter, bien difficile à appréhender. Et pourtant, le spectateur ne peut que se reconnaître dans cette détresse. Une détresse qu’on a tous ressenti au moins une fois dans sa vie. Face à un monde si complet mais en même temps si vide, la solitude devient tristesse. Le contact aux autres devient malsain. Les sentiments se mélangent pour devenir inexistants et l’âme s’assèche. Les autres deviennent le reflet de notre mal-être, une torture du quotidien. Parce qu’après tout comme disait Jean-Paul Sartre,l’enfer c’est les autres.

Toutefois, le film délivre quand même une morale positive. Il y a une chose qui ne peut jamais totalement disparaître. En effet, l’espoir perdure, demeure, se fortifie. Et à travers les douleurs on retrouve un semblant d’amour. On s’étonne par cette petite flamme qui ne peut s’éteindre réellement. Et au détour de la plus grande des souffrances, on retrouve le sourire d’un enfant.

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