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Violences conjugales: une femme sur huit est victime d’atteintes psychologiques

Violences conjugales: une femme sur huit est victime d'atteintes psychologiques

Selon une étude de l'Insee, une femme sur huit se dit victime d'insultes ou de violences psychologiques au sein de son couple contre un homme sur dix.

Est-il possible de mesurer l’ampleur des violences psychologiques au sein du couple ? Pour la première fois, l’Insee a essayé, et le résultat fait froid dans le dos. Jalousie, comportement dévalorisant, insultes et parfois même menaces, près d’une femme sur huit et un homme sur dix se disent victimes d’atteintes psychologiques ou d’agressions verbales de la part de leur conjoint ou de leur ex-conjoint. Pour en arriver à de telles conclusions, l’Insee a utilisé les données de l’enquête Cadre de vie et sécurité, réalisé avec l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).

Les violences touchent plus les femmes que les hommes

Dans le détail, les chiffres varient sensiblement entre les hommes et les femmes, selon les types ou la récurrence des violences. Les femmes sont 12,7% à se déclarer victimes, contre 10,5% pour les hommes. Les femmes sont plus exposées à toutes les formes d’atteintes psychologiques et verbales, mais elles cumulent aussi davantage que les hommes différentes sortes de violences, deux ou trois, le plus souvent. Dévalorisations, remarques désagréables, mépris de leurs opinions, jalousie et isolement restent les comportements les plus souvent dénoncés par les personnes interrogées (9,1% des femmes et 6,7% des hommes). Les menaces sont juste derrières avec 6% des femmes et 3,9% des hommes. Les actes de contrôles tels que la confisquer les papiers, empêcher de quitter le domicile ou bien l’accès à l’argent concernent 7,8% des femmes et 6,3% des hommes. Enfin, insultes et injures répétitives sont subies, quant à elles, par 3,6% des femmes et 2,2% des hommes, détaille l’Insee. L’enquête révèle également que les personnes interrogées qui ne vivaient plus avec leurs conjoints au moment de l’enquête ont déclaré trois fois plus avoir été victimes d’atteintes psychologiques et d’agressions verbales. 33% des femmes et 25% des hommes séparés contre 10% et 9% étant toujours en couple déclarent subirent des violences psychologiques.

Tous les milieux sociaux sont concernés

« Si la violence psychologique peut exister séparément, elle peut être un préalable à la violence physique ou/et se combiner avec celle-ci », s’inquiète l’Insee. Car les violences physiques ou sexuelles s’accompagnent bien souvent de violences psychologiques. « En effet, parmi les victimes ayant subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint (ou ex-conjoint), huit femmes sur dix et six hommes sur dix déclarent avoir été également soumis à des atteintes psychologiques ou des agressions verbales », précise l’institut. Autre constat, les atteintes psychologiques et agressions verbales sont présentes dans tous les milieux sociaux et culturels. Néanmoins, le fait d’être en couple avec une personne sans emploi décuple les risques de violence.

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