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Prison: un détenu sur quatre ne va pas devant le juge

Prison: un détenu sur quatre ne va pas devant le juge

Les détenus français sont de plus en plus souvent remis en liberté faute d’agents pénitentiaires pour assurer leurs transferts devant les tribunaux.

Les agents pénitentiaires sont en sous-effectifs faute de moyens. Conséquence: près d’un détenu sur quatre ne peut pas être présenté aux juges.

Les agents pénitentiaires ne sont plus assez nombreux pour effectuer les transferts de prisonniers. C’est ce que révèle un rapport selon Europe 1 commandé par le Garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas.

D’après Europe 1 ce rapport indique que malgré une hausse de la population carcérale, les effectifs des agents pénitentiaires n’ont pas été suffisamment augmenté. Sans compter que depuis 2010 les transferts de détenus ne sont plus effectués par les forces de l’ordre mais par les agents pénitentiaires.

Sur Europe 1 Emmanuel Baudin, délégué syndical SNP FO, explique que cette situation entraîne un manque de sécurité dans les tribunaux. Il cite notamment l’exemple du procès d’un de mafieux qui s’est tenu devant la Cour d’Appel de Rennes. Selon lui il n’y avait que neufs agents pour dix-sept détenus. Soit un pour deux.

Manque d’effectif égal impossibilité de travailler

La Bretagne le rapport estime à 50% « l’impossibilité de faire ». La moyenne nationale se situe aux alentours de 24% alors qu’il y a seulement deux ans on était à 4%.

Le manque d’effectifs des agents pénitentiaires impliquent donc de nombreuses heures supplémentaires. On peut en compter jusqu’à 60 par mois ! Les agents pénitentiaires appellent donc les forces de l’ordre à l’aide. Près de 4 000 patrouilles de gendarmerie et de police ont été annulées pour réaliser des transferts de prisonniers.

Mais la plupart du temps les forces de l’ordre refusent de venir au secours de leurs collègues. En effet ils sont eux-mêmes en sous-effectifs.

Des détenus remis en liberté

Cela a pour conséquence que de nombreuses audiences au tribunal sont renvoyées ou que les détenus sont libérés. On estime qu’un tribunal sur six a déjà remis en libertés un détenu faute de pouvoir le présenter au juge. Selon Europe 1 à Brest près de 27% des audiences doivent être décalées.

Emmanuel Baudin considère également que les transferts sont mal organisés. Par exemple les agents doivent parfois venir de très loin pour effectuer des transferts très courts. Il raconte qu’à Agen les agents viennent de Mont-de-Marsan à 130 km alors que le tribunal se situe dans la même rue que la maison d’arrêt.

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