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Mafia: un étudiant italien a lancé une campagne de financement pour financer sa thèse

Mafia: un étudiant italien a lancé une campagne de financement pour financer sa thèse

Un étudiant italien de 29 ans, a lancé une campagne sur Internet pour financer sa thèse de sociologie sur les formes de résistance de la mafia.

Mario Trifuoggi, étudiant napolitain de 29 ans, a lancé une campagne de financement sur internet afin de récolter 30.000 euros pour financer sa thèse de sociologie sur les formes de résistance collective à la mafia. Une entreprise courageuse quand on connaît l’influence de la mafia en Italie, et plus particulièrement dans la région de Naples.

« Ce n’était pas la police ou l’Etat qui garantissaient ma sécurité mais le clan du quartier »

Mario est originaire de Naples et a ainsi de bonnes bases pour traiter ce sujet sensible. Mais pour réaliser sa thèse sur les formes de résistance collective à la mafia, il en appel aux internautes. Il a lancé une campagne de financement sur internet et espère récolter 30 000 euros.« Dans le sud de l’Italie, on nous voit soit victimes soit complices de ces criminels. Mais la réalité est bien plus compliquée. Il existe des zones grises et je crois que leur étude est la clef pour lutter contre la mafia » a t-il déclaré à l’AFP. Et si le thème de sa thèse lui tient en à cœur, c’est qu’il a été victime des dommages collatéraux de ces organisations. « En 2004, il y a eu une violente guerre de territoire et le clan protégeant mon quartier a perdu. Alors j’ai été cambriolé deux fois. Quand j’étais adolescent, ce n’était pas la police ou l’Etat qui garantissaient ma sécurité mais le clan du quartier ». Il arrive pourtant que des communautés se dressent contre la mafia, à l’instar de l’association Libera,  dans le sud de l’Italie, qui produit de la mozzarella sur des terres confisquées à la mafia.

Un projet participatif citoyen

Pour Mario Trifuoggi, des recherches sociologiques approfondies sur ce qui motive certains à résister peuvent aider à multiplier ces initiatives pour mieux lutter contre le crime organisé. Malgré l’obtention d’une bourse pour mener à bien sa thèse à l’université de Trente, dans le nord du pays, il n’a pu s’y résoudre à cause d’un conflit sur la méthodologie. C’est ainsi que le jeune homme s’est retrouvé à l’université Goldsmiths de Londres. En revanche, il ne bénéficie pas d’aide financière en Angleterre, c’est pour cela qu’il s’est résolu à lancer sa campagne de financement. « Ma campagne de financement est une forme d’action collective. Ceux qui financent mes recherches s’en prennent collectivement au problème du crime organisé », a-t-il expliqué. Pour l’instant, il a récolté 2.400 euros en trois semaines, versés essentiellement par des habitants du Sud de l’Italie. Encore loin de son objectif.

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