Jawad Bendaoud sort de 144 heures de garde à vue. Une garde à vue exceptionnellement longue qui lui vaut une convocation devant le tribunal anti-terroriste de Paris. L’homme est soupçonné d’avoir fourni un logement au commanditaire des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, après les attaques qui ont fait 130 morts et plus de 300 blessés vendredi 13 novembre dernier. Il sera présenté devant un juge dès ce mardi, a indiqué une source judiciaire au Nouvel Observateur. Jawad Bendaoud avait fait sensation lors d’une interview juste avant son arrestation par les force de l’ordre le 18 novembre dernier. Ne cachant pas être le propriétaire de l’appartement de Saint-Denis où a été donné l’assaut du RAID, il avait expliqué qu’il ne connaissait pas le dessein des locataires d’un soir, dans lequel se trouvait un des terroristes les plus recherchés d’Europe.
JAwad Bendaoud risque la réclusion criminelle à perpétuité
Au sein de l’appartement, se trouvait aussi la cousine du terroriste, Hasna Ait Boulahcen. Celle-ci aurait même rencontré le fameux Jawad Bendaoud la veille afin de négocier la mise à disposition du logement pour héberger Abaaoud ainsi qu’un complice, selon une source policière. Juridiquement, l’appellation complicité du terrorisme n’existe pas dans le code pénal. S’il est prouvé que Jawad connaissait l’identité des malfaiteurs à l’intérieur son appartement, celui-ci pourrait être jugé pour terrorisme au même titre que les auteurs des attentats. Il risquerait « de la réclusion criminelle à perpétuité et de 750 000 euros d’amende », selon l’article 421-4 de la loi n°96-647 du 22 juillet 1996.
Un assaut d’une rare violence
Jawad Bendaoud, connu pour être le logeur présumé des terroristes, était le propriétaire de l’appartement de Saint-Denis dans lequel était retranché le commanditaire des attentats de Paris, Abaaoud. Cherchant à l’arrêter, le RAID et la BRI avait lancé un assaut d’une incroyable violence contre l’appartement. Près de 5 000 balles avaient été tirées par les forces de l’ordre. La dureté des combats avait même fait s’écrouler le plafond, tuant lors de sa chute un des trois terroristes qui ont perdu la vie dans l’appartement. Face caméra, Jawad Bendaoud avait affirmé ne pas connaître l’identité des personnes retranchées chez lui.