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Internet: un modérateur, c’est quoi ? Réponse avec Jérémie Mani

Modérer les propos sur internet, c’est tout un métier. Jérémie Mani, de Netino, nous explique les clés de la modération sur les réseaux sociaux.

Le modérateur. C’est un mot familier pour beaucoup d’internautes avertis qui connaissent les limites d’internet. Pour les autres c’est peut-être un peu plus flou. Alors MCE et Jérémie Mani vous explique en quoi ça consiste.

La modération, c’est quoi ?

Parfois quand on surfe sur internet on est confrontés à une extrême violence. Que ce soit dans les contenues qui sont publiés sur les réseaux sociaux ou tout simplement dans les commentaires à certains articles.

Racisme, misogynie, homophobie, certains comportements pourtant ne sont pas acceptés par les sites internet. Chaque site a des critères différents.

C’est ce que nous explique Jérémie Mani, fondateur de Netino, qui fait de la modération pour les sites internets. Selon les sites sur lesquels on surfe, les commentaires n’ont pas le même impact. Ainsi certains médias sont plus souples sur certains sujets que d’autres. A l’inverse certains sites internet sont beaucoup plus vigilants à ce qui est dit par leur communauté.

En règle générale, les sites éditent une charte que le modérateur doit respecter. A Netino, c’est un programme qui permet, grâce à certains mots-clés de déterminer le potentiel dangereux d’un message. Mais il faut tout de même une personne physique pour juger de sa teneur réelle.

Modérer un contenu passe par la hiérarchisation des informations

La plupart du temps, la suppression d’un message à caractère haineux dépend donc du modérateur de l’autre côté de l’interface. Cela explique également pourquoi certains messages que l’on pourrait qualifier de violents ne sont pas supprimés avant un moment.

En effet, cela requiert un travail de fourmi. Et les modérateurs sont parfois soumis à une hiérarchisation des messages. Selon l’actualité du moment, certains mots-clés seront prioritaires. Par exemple lors de la Manif Pour Tous, les termes se rapprochant de l’homophobie vont être scrutés minutieusement.

Dans le même temps des insultes racistes pourront passer inaperçues. Beaucoup ont également critiqué ce système de hiérarchisation. Notamment chez Twitter qui a mis en place un système très particulier.

La célèbre plateforme de micro-blogging n’a pas de modérateur à proprement parler. En revanche certaines personnes surveillent régulièrement ce qui est dit. Ce qui entraîne parfois une avalanche de propos haineux sans aucune modération.

Le réseau social a souvent mis en avant un manque de personnel pour traiter les demandes de modérations. Le véritable problème selon Jérémie Mani c’est qu’il y a une libération de la parole sur internet. Aujourd’hui, il n’y pas de propos plus violents qu’il y a une dizaine d’années. En revanche, il y a de plus en plus de personnes qui osent s’exprimer de façon violente sur internet.

Les commentaires sont-ils un meilleur outil que les sondages?

Dans d’autres circonstances il est très difficile de déterminer quels messages supprimer. En effet, les réseaux de la fachosphère par exemple sont connus pour savoir comment détourner les yeux des modérateurs. La plupart du temps en n’utilisant justement pas les mots-clés qui pourraient être susceptibles d’être interceptés.

Néanmoins, selon Jérémie Mani, internet est aujourd’hui un très bon moyen de savoir ce que pense l’opinion publique. Il n’irait pas jusqu’à dire que c’est mieux qu’un sondage, parce que les sondages répondent à une méthodologie scientifique.

En revanche, les forums de discussions et les commentaires sur les sites permettent de se faire une idée précise de ce que les internautes pensent d’un sujet ou d’un autre.

Mais attention, si les sites ont décidé de laisser place aux commentaires, c’est avant tout dans l’idée d’une plus grande proximité. Cette interaction est ce que veulent les internautes qui ont ainsi l’impression de participer à un véritable débat sur l’actualité du moment.

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