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Daech: elle est de retour après neuf mois au sein de l’Etat Islamique

Daech: elle est de retour après neuf mois au sein de l'Etat Islamique

Une jeune femme a livré un témoignage poignant de son expérience avec Daech. Elle avait quitté la Belgique pour rejoindre la Syrie en 2014.

La jeune femme belge a aujourd’hui 31 ans. Mais il y a 18 mois, elle vivait encore au coeur de l’organisation terroriste Daech. Elle y a passé 9 mois avec son jeune fils de 4 ans. Si dans un premier temps, elle a gardé son anonymat, aujourd’hui elle se livre à visage découvert et accepte de raconter ce qu’elle a vécu. « Quand on rentre, on est encore très… On va dire ‘dedans’, parce que c’est très dur de revenir à une vie normale. C’est très dur quand on revient », lâche la jeune femme à BFMTV. Elle raconte son passé dans un livre écrit avec Catherine Lorsignol aux éditions Boîte à Pandore. Et même si elle a décidé de rejoindre Daech, aujourd’hui, elle désapprouve ce qu’elle a vu. « J’assume mes responsabilités. J’assume les erreurs que j’ai faites », lance la jeune femme dans une conférence de presse.

Une histoire amoureuse qui tourne mal

Au sein de son livre, l’histoire de son passé. D’origine catholique italienne, elle se convertit à l’Islam. Elle devient ensuite mère à 20 ans mais son mari la quitte et la fragilise psychologiquement. « Oui, j’ai le matériel. J’ai une maison, j’ai un travail. Mais je n’ai pas de papa pour mon fils, je suis toute seule. Mon rêve, c’était une famille unie. J’étais très dépressive. Ça m’a vraiment achevée cette déception amoureuse, ça m’a fait chavirer », explique la jeune femme.

C’est alors qu’elle consulte des sites prônant les actions de Daech et là, en conséquence, elle est convaincu qu’elle doit rejoindre le groupe terroriste. « Tu seras infirmière. Ton enfant il va bien apprendre l’islam », lui lance celui qui tente de la recruter. Mais ce n’est qu’une façade: « les recruteurs nous disent exactement ce qu’on aime entendre », comprend la jeune fille, mais trop tard. En Juin 2014, elle part en Syrie en se mariant avec un nouvel homme, Oussama.

La réalité de Daech dès son arrivée

Mais sur place, tout ne se passe pas comme elle l’imaginait. Son mari est envoyé à l’entraînement et elle se retrouve dans une maison réservée aux femmes.

« Très vite, je vois. Les maisons de femmes. La séparation avec mon homme, ce qu’on ne m’avait pas dit. Les bombardements qui arrivent… J’ouvre très vite les yeux et je veux vite partir », explique la jeune femme. Elle voit aussi son fils être embrigadé et formé aux armes à feux. « Je ne voulais pas qu’il soit un terroriste. Je ne voulais pas le perdre. C’est vrai qu’il est très petit, mais on nous dit directement ‘à 12 ans il sera au combat’. Combat, ça veut tout dire ».

« Ça veut peut être dire combattre, faire un attentat-suicide. C’est ça qu’ils veulent. A 12 ans, c’est encore mon bébé, quoi. C’est encore mon petit garçon et je ne voulais pas qu’il fasse ça. C’était inadmissible pour moi. Je ne voulais pas qu’il soit comme eux en fait. Quand je voyais un enfant plus grand, de 10-11 ans, je voyais la haine dans ses yeux. Mon bébé, il est pas comme ça », lâche la jeune femme.

Aujourd’hui, elle dénonce Daech et ses exactions

La jeune femme qui est une nouvelle fois enceinte arrive à convaincre son mari de fuir Daech. Et même si le voyage est compliqué, ses deux parents l’attendent de l’autre côté de frontière. A son retour en Belgique, la jeune femme est condamnée à trois ans de prison avec sursis. Son mari en écopera de cinq fermes. Et si les gens aujourd’hui la voient comme une potentielle terroriste, la jeune femme explique : « Je n’ai jamais pensé à tuer des innocents. Pour moi il n’y a que Dieu qui peut ôter la vie. C’est pour ça qu’à l’heure actuelle je dénonce ».

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