Interdit ou pas? Devoir de mémoire ou provocation ? La vente d'objets nazis à la Braderie de Lille fait débat après l'exposition d'un stand d'un commerçant allemand.
La Braderie de Lille est toujours un grand rendez-vous pour les amoureux de vide-greniers. Des milliers d’exposants viennent vendre des objets de collections pour la plus grande joie des acheteurs. Mais cette année, dans les rues de Lille, un commerçant venu d’Allemagne a créé une énorme polémique en exposant et en vendant tout un florilège d’objets nazis. Croix gammées surmontées ou non de l’aigle nazi, casquettes, briquets zippo, et pleins d’autres objets hérités du troisième reich, tout était disponible à la vente. Alors que certains passants y voient un devoir de mémoire, d’autres préfèrent rappeler que c’est en fait interdit par la loi de porter ou d’exhiber des objets faisant l’apologie du nazisme. Devant les caméras de France Télévision, le vendeur a même bâché son stand à l’approche des policiers.
Exhiber des objets nazis à la Braderie de Lille
Selon l’article R645-1 du code pénal, il est interdit de « porter ou exhiber en public un uniforme, un insigne ou un emblème rappelant les uniformes, les insignes ou les emblèmes qui ont été portés ou exhibés, par les membres d’une organisation déclarée criminelle, sauf pour les besoins d’un film, d’un spectacle ou d’une exposition comportant une évocation historique »« . Le risque encouru est une amende de 1 500 euros ainsi que la confiscation des objets en question. Mais sur internet, la question divise, certains évoquent le devoir de mémoire et la possibilité de vendre ce que l’on souhaite. Tandis que d’autres y voit une forme d’apologie du nazisme.
Un problème similaire deux ans auparavant
Ce n’est pas la première fois que le Nord est victime d’une telle polémique. En juin 2013, un libraire de la commune de Berck-sur-Mer avait fait scandale en vendant en vente libre le livre controversé Mein Kampf, d’Adolph Hitler. Celui-ci s’était défendu en expliquant à France 3 région qu’« en tant que commerçant, je n’ai pas à me prononcer quant au contenu et aux idées qui apparaissent dans toutes les publications que je vends. A titre personnel, je ne partage pas du tout ces idées-là, mais je suis un démocrate, à chaque citoyen de faire la part des choses ».