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Attentats de Paris: un père témoigne de son incompréhension face aux dispositif mis en place contre son fils

Attentats de Paris: un père témoigne de son incompréhension face aux dispositif mis en place contre son fils

Suite à l'annonce de l'attaque kamikaze de son fils, un père de famille ne comprend pas comment les autorités ont laissé son fils avoir une telle marge de manoeuvre pour réaliser son djihad.

« Je suis abasourdi, les mots manquent pour dire notre compassion à toutes les familles des victimes. Je sais qu’on peut penser qu’on a une part de responsabilité. Mais il faut qu’on sache qu’on a tout fait pour le convaincre de quitter le djihad ». Le père de Samy Amimour, un kamikaze du Bataclan ne comprend pas. Dans un entretien avec le journal Le Point, il explique que plusieurs fois il a tenté de faire revenir son fils de Syrie. Aujourd’hui, il explique que « je n’arrive pas à réaliser que mon fils ait pu participer à ce massacre. En Syrie, il avait pris le nom de son chat comme pseudo. Mais ces derniers temps, il l’avait troqué pour un nom de guerre. Ces derniers mois, il essayait de nous convaincre de le rejoindre en Syrie, il nous disait : Quittez ce pays de mécréants ! Je lui répondais que la France, c’est notre pays, on y est bien ».

Le père évoque une faille dans l’administration

Loin des témoignages classiques expliquant un profil gentil et aimable des futurs terroristes, le père n’en revient de la facilité avec laquelle son fils est parti faire le Djihad en Syrie. Face au policiers qui se sont chargés de questionner la famille du kamikaze, le père a posé une simple question: « Comment se fait-il que mon fils qui était placé sous contrôle judiciaire (son passeport et sa carte d’identité retirés) a pu quitter l’Hexagone et traverser l’Europe puis la Turquie pour arriver en Syrie ? », une question qui n’a trouvé une réponse que tardivement, « je n’ai découvert qu’après que la justice lui a retiré ses papiers d’identité, il a fait une déclaration de perte et, grâce à cela, il a pu se refaire faire une carte d’identité. Comment peut-on refaire des papiers quand ils sont confisqués judiciairement ? ». Un exemple qui montre aussi les failles de l’administration Française.

Les parents des kamikazes ne sont pas aidés

Très engagé à son opposition dans la question du départ au Djihad, l’homme est suivi de près par plusieurs médias depuis 2013 et le départ de son fils pour la Syrie. Aujourd’hui, le père de famille se plaint lors de son entretien avec les journalistes du Point: « Nous n’avons pas été aidés. Les magistrats durant la garde à vue ont tenté de nous incriminer ». Car le choc des parents est grand. Si certains évoquent une incompréhension, lui, témoigne de son ressenti lors de l’annonce par la police des actes qu’a réalisé son fils kamikaze: « Là, le sol se dérobe sous vos pieds. Mais je n’arrivais pas à verser une larme sur mon fils. Jusqu’à aujourd’hui. On m’a montré sa photo après l’attentat, son visage n’avait pas subi de dégâts ».

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