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Sexisme en politique: 17 anciennes ministres montent au créneau

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« Nous ne nous tairons plus », ont déclaré 17 anciennes ministres, qui ont décidé de lever l'omerta sur le harcèlement sexuel en politique, dans une tribune publiée ce dimanche 15 mai

« Nous ne nous tairons plus ». 17 anciennes ministres ont publié une tribune dans Le Journal du Dimanche de ce 15 mai 2016. En réponse à l’affaire Baupin, elles ont choisis de lever l’omerta et de dénoncer « systématiquement toutes les remarques sexistes, les gestes déplacés, les comportement inappropriés » auxquels elles seront confrontés.

Harcèlement sexuel le quotidien en politique

« Comme toutes les femmes qui ont accédé à des milieux auparavant exclusivement masculins, nous avons eu à subir et à lutter contre le sexisme. Ce n’est pas aux femmes à s’adapter à ces milieux, ce sont les comportements de certains hommes qui doivent changer », écrivent les anciennes ministres dont Roselyne Bachelot, Cécile Duflot, Aurélie Filipetti ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet. Quel que soit leur parti politique, elles ont toutes été victime de sexisme au moins une fois dans leur carrière. « Cela suffit. L’immunité, c’est fini », ont-elles déclaré, avant d’encourager vivement « toutes les victimes de harcèlement sexuel et d’agressions sexuelles à parler et à porter plainte ». Pour changer fondamentalement les mentalités du milieu politique, « plusieurs pistes doivent être étudiées », dont l’« allongement des délais de prescription en matière d’agression sexuelle, la possibilité pour les associations compétentes de porter plainte en lieu et place des victimes, la fin de la correctionnalisation des viols », ou encore l’« instruction donnée aux parquets de poursuivre systématiquement en cas de harcèlement ».

Sexisme banalisé

Partagée sur les réseaux sociaux, la tribune a suscité des réactions qui n’ont fait qu’exacerber le sexisme ordinaire existant dans la société. Cécile Duflot a ainsi partagé une succession de tweets dans lesquels les internautes ont du mal à croire qu’elle, ou Roselyne Bachelot aient déjà été victimes de remarques de ce genre.

Christine Boutin de son côté en a « vraiment marre » des ex-ministres qui dénoncent le harcèlement. Elle s’est fendue d’un tweet corrosif en réaction à la tribune.

La présidente d’honneur du parti chrétien-démocrate a récidivé lundi 16 mai au micro de RMC en affirmant : « la grivoiserie fait partie de l’identité française. Je refuse ce puritanisme ». « Je refuse que 17 ex-ministres laissent entendre que toute la classe politique est composée d’obsédés », a-t-elle ajouté. Selon elle, « il y a des femmes avec lesquelles on peut aller plus loin et d’autres femmes avec lesquelles on ne peut pas aller plus loin ». Preuve s’il en est qu’il reste beaucoup de chemin à parcourir pour que la société se débarrasse enfin du sexisme ordinaire.

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