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Prud’hommes: insulter son employé de « PD » dans un salon de coiffure n’est pas homophobe

Prud'hommes: insulter son employé de "PD" dans un salon de coiffure n'est pas homophobe

Un arrêt du conseil des Prud'hommes n'a pas retenu le caractère homophobe de l'insulte d'un employeur à son employé. Celui-ci l'avait traité de "PD".

Selon le conseil des prud’hommes de Paris, traiter un coiffeur de « PD » n’est pas une insulte homophobe… Si si c’est vrai, c’est une décision qui a été prise lors du jugement d’un employé d’un salon de coiffure parisien qui a été licencié par son employeur. C’est en 2015, alors que l’employé reçoit un message par erreur, il découvre selon France Info que c’est un SMS de son patron. Dessus il est écrit: « je ne le sens pas, je ne le garde pas, c’est un sale PD, ils ne font que des tours de pute ». En arrivant au travail le lendemain, son employeur lui annonce la rupture de sa période d’essai en invoquant une « insuffisance professionnelle ». Ce qui, au vu du SMS, semble être une excuse bidon.

La justification des prud’hommes et scandaleuse

C’est alors que le coiffeur saisi le Défenseur des droits. Une enquête est engagée et le conseil des prud’hommes est engagé. Pour se défendre l’employeur insiste sur le fait que le renvoi du coiffeur n’est pas dû à son homosexualité. Malgré tout, les juges donnent raison à l’employé licencié et condamne le patron à 5 000 euros d’amende… Mais le problème, c’est que le caractère discriminatoire et homophobe de ce SMS n’a pas été retenu par l’institution. La victime, bien évidemment, ne l’accepte pas, surtout à la vue de l’explication des prud’hommes: « en se plaçant dans le contexte du milieu de la coiffure, il (le terme « PD ») ne peut être retenu comme propos homophobe, car il est reconnu que les salons de coiffure emploient régulièrement des personnes homosexuelles notamment dans les salons de coiffure féminins, sans que cela ne pose de problèmes ».

La victime ne veut pas en rester là

Un excuse tout simplement scandaleuse et notamment pour Slimane Laoufi, chef du Pôle emploi privé auprès du Défenseur des droits, qui déclare au journal Le Point que le conseil des purd’hommes a « ni plus ni moins repris les conclusions de l’avocat du salon de coiffure ». Il a notamment soupçonné l’institution d’avoir pris cette décision dans la précipitation. Pour le moment, cette décision prud’homale a soulevé de nombreuses oppositions et notamment Myriam El Khomri, la ministre du Travail, qui sur RTL ce matin, a jugé cet arrêt comme « scandaleux et choquant ». La victime, de son côté, a souhaité déclarer qu’elle n’en resterait pas là et a une nouvelle fois saisi le Défenseur des droits.

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