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Primaire socialiste: la candidature de Manuel Valls surprend même son porte parole

Primaire socialiste: la candidature de Manuel Valls surprend même son porte parole

Manuel Valls est candidat à la présidentielle. Tout le monde dans son entourage le sait. Mais ce sont les médias qui l'ont appris à Stéphane Le Foll.

« Je l’ai appris ce matin dans la voiture. En une phrase, Stéphane Le Foll résume l’atmosphère tendue qui règne sous les ors de la République.

Une candidature qui se profile dans les coulisses de l’Elysée

On pensait François Hollande et Manuel Valls fâchés. En effet, dimanche 27 novembre, dans les colonnes du JDD, le Premier ministre affirme qu’il est prêt pour la présidentielle. Et ce, peu importe la décision du Président.

Face à cette détermination, le lendemain, lors de leur rendez-vous hebdomadaire, le Président décide de céder sa place. Jeudi 1er décembre, il officialise : « j’ai décidé de ne pas me présenter à la présidentielle ».

On aurait alors pu penser que les relations s’étaient détendues au gouvernement. On attend donc l’annonce officielle de la candidature de Manuel Valls à la présidentielle. Ce lundi soir en direct de son fief d’Evry, le Premier ministre se présentera comme candidat à la primaire socialiste.

Dans la foulée il devrait également annoncer sa démission du gouvernement. Pour tous les socialistes interrogés dans la presse depuis jeudi soir, la démission du Premier ministre ne fait aucun doute.

Une annonce officielle avant d’être officieuse

Ils se souviennent tous, Manuel Valls en particulier, de l’échec cuisant de Lionel Jospin à la présidentielle en 2002. Conserver son poste au gouvernement et mener une bataille électorale de front semble donc impossible.

On comprend donc mieux l’agacement de Stéphane Le Foll, interrogés par les journalistes de France Info ce lundi matin. Le porte-parole du gouvernement et candidat pressenti à la succession de Manuel Valls, s’attendait sûrement à un petit appel. Il n’en est rien.

Il précise cependant que « ce n’était pas une surprise ». Mais le ton indique qu’il se sent piégé par cette annonce faite sans lui. Serait-ce le premier mauvais pas de Manuel Valls dans cette course à la présidentielle ?

<2>Peut-il porter un rassembler auquel il ne croit pas ?

Parce qu’avant de penser à la présidentielle, Manuel Valls doit penser à la primaire de la gauche. Une primaire qui a bien du mal à unir. En effet, pour le moment deux candidats déclarés, Benoit Hamon et Arnaud Montebourg. Si Manuel Valls se lance il sera seul contre ses deux anciens ministres remerciés pour insubordination.

Et pourtant comme le soulignent les nombreux soutiens du Premier ministre, sa première mission va être de rassembler, de ratisser large. Alors que les candidats à la présidentielles continuent de se déclarer hors des lignes du PS, Manuel Valls va devoir convaincre les frondeurs, ses principaux adversaires politiques.

En effet, dans les rangs socialistes il est perçu comme monsieur 49.3. Celui qui a mené la politique du gouvernement d’une poigne de fer. Celui qui a évoqué une « gauche irréconciliable » va se charger de la réconcilier. Lui qui refusait l’idée d’une primaire pour un parti au pouvoir devra défendre le bilan de François Hollande.

Au moins un plébiscite, celui des sondages

Depuis plusieurs mois, il prépare donc le terrain. D’après ses proches, il téléphone régulièrement aux pontes du parti pour tâter le terrain, se faire une idée des positions de chacun. Une stratégie gagnante.

A force de discours bien rôdés, de postures moins agressives, le Premier ministre est devenu la personnalité préférées des Français pour représenter la gauche. C’est ce qui ressort d’une enquête Ifop publiée par le JDD dimanche. Manuel Valls arrive en tête avec 45% devant Arnaud Montebourg (25%) et Benoit Hamon (14%).

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