Alain Juppé propose lors de la campagne de la Primaire les Républicains, de flexibiliser le CDI. Une idée de la loi El Khomri qui risque d'amener une grève.
Dans son programme pour l’emploi, le candidat à la Primaire les Républicains, Alain Juppé, préconise un assouplissement du CDI de manière à le rendre plus flexible. OK, il ne l’a pas caché. Mais si la Loi Travail a fait descendre tant de monde dans la rue, c’est notamment pour ce problème. Invité sur TF1, il a déclaré: « il ne faut surtout pas donner aux Français le sentiment qu’on les trahit comme cela a été le cas sur la loi Travail sur laquelle François Hollande s’est planté parce qu’elle ne figurait pas dans son programme ». Autrement dit, cette loi peut passer avec l’opinion publique, si elle est annoncé dans un programme…
S’il en a profité pour mettre un petit tacle à François Hollande sur la question, il n’est pas certain que ce soit la principale raison de cette échec. Car avant toute chose, cette flexibilité du CDI ne plait surtout pas aux syndicats. Pourquoi? Ce changement du CDI consiste à inscrire à l’avance des motifs de rupture du CDI adaptés au cas par cas pour chaque entreprise sous un encadrement légiféré.
Une réforme qui profiterait aux jeunes sans réellement changer la situation
Gérard Ballot, économiste à Paris 2, Jean-Daniel Kant et Olivier Goudet, informaticiens à Paris 6, avait réalisé durant les manifestations de la loi El Khomri, une simulation de ce procédé. Dans un papier de l’Obs, ils en avaient conclu que flexibiliser le CDI ne créait pas d’emploi. Certes, le nombre d’embauche sous cette forme de contrat serait en augmentation (2/10 actuellement), mais les CDI ne seraient plus un gage de stabilité.
Malgré tout, flexibiliser le CDI servirait avant tout aux jeunes. Pourquoi ? Car ils auraient une possibilité d’embauche plus importante. Leur manque d’expérience dans le monde du travail leur donnerait un avantage conséquent sur les embauches. Ils seraient certes embauchés plus facilement mais leur stabilité dans le monde de l’emploi ne serait pas réellement significatif.
Les syndicats déjà opposés au projet du candidat à la Primaire les Républicains
Autre point. Une telle mesure avantagerait les jeunes en opposition aux séniors… Mais les syndicalistes, organisateurs de grèves et de manifestations, ne sont pas réellement les jeunes. En effet, la masse syndicale qui représente environ 11% des salariés en France et majoritairement représentée par les plus de 40 ans. Alors si une mesure risque de pénaliser cette classe d’âge, il y a de fortes chances de retrouver les drapeaux de la CGT, CFDT, FO et autres syndicats sur le pavé.
De plus, Alain Juppé préconise avant tout le dialogue au sein même de l’entreprise. Il coupe donc l’herbe sous le pied aux syndicats… Pourtant, le candidat à la Primaire les Républicains en est certain. Si c’est inscrit dans le programme, ça passera plus facilement.