La Primaire les Républicains s'est-elle déjà transformée en duel ? C'est en tout cas ce que l'on pourrait croire entre Juppé et Sarkozy.
Ce jeudi 3 novembre a lieu le second débat de la Primaire Les Républicains. Si encore sept candidats ont officiellement la possibilité de remporter l’élection et se présenter à la présidence, officieusement, il s’agit déjà d’un duel. En effet, l’écart entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy semble beaucoup trop prononcé pour effectuer un éventuel retournement de situation. En effet, le dernier sondage Ifop-Fiducial pour iTELE, Paris Match et Sud Radio a placé le maire de Bordeaux à 37% et l’ancien président de la République à 31%.
Un score qui les affiche largement en tête devant leur rivaux que sont François Fillon et Bruno Le Maire (entre 11 et 13% de moyenne). Du coup, est-on en droit de penser que ce premier tour est joué ? Probablement. Car les différents soutiens tardifs s’accrochent à ces deux candidats. Comme c’est le cas de Valérie Pécresse qui a officialisé sont ralliement le 1er novembre dernier à Alain Juppé. Autrement dit, si aucun autre candidat n’avoue officiellement qu’il ne gagnera pas, tous on en tête le face à face qui se joue réellement entre les deux leaders.
La droite déjà divisée dans le passé
On peut clairement voir deux droites dans ce duel qui oppose les deux hommes. Si Nicolas Sarkozy est accusé à plusieurs reprises de flirter avec l’extrême droite, les adhérents de son parti semble soumis à sa cause. Alain Juppé a pourtant les faveurs de la majorité des Français dans ce duel. Pourquoi ? Car il rassemble plus facilement que l’ex-président. Il est même officiel que la victoire du maire de Bordeaux semble se dessiner grâce aux votes des centristes et des déçus de la gauche. Du coup, c’est presque un duel idéologique au sein d’un même parti que se dessine.
Cette scission n’est visiblement pas nouvelle. Les plus anciens se souviendront sûrement des deux candidats lors de l’élection présidentielle de 1995. Dans la droite française, deux camps. L’un favorable à Jacques Chirac, l’autre à Edouard Balladur. Juppé était un proche soutien de l’ancien président, tandis que Nicolas Sarkozy était lui un homme de Balladur.
Une guerre ouverte qui se transforme en guerre interne ?
Cette différence entre les deux partis de la droite avait amené à une guerre fratricide entre les deux mouvements. C’est en souhaitant réunifier sa famille politique que Jacques Chirac avait créé l’UMP. Si toute la droite est maintenant unie, la cicatrice semble se rouvrir entre les deux mouvances de la droite française. Est-on en passe de revivre le combat entre Chiraquiens et Balladuriens ? Les relations entre les deux candidats de la Primaire les Républicains semblent de plus en plus tendues.
La Primaire les Républicains de plus en plus violente
En attendant, il semblerait que Alain Juppé soit en tête des intentions de vote au second tour dans un scénario comme celui-là. Cependant certains politologues et spécialistes parlent surtout d’un vote barrage des militants d’autres partis à l’encontre de Nicolas Sarkozy. Une position qui mettrait en grande difficulté Les Républicains. En effet, les soutiens de Nicolas Sarkozy pourraient passer de l’autre côté et jouer la carte du FN.
Venu sur le plateau de MCE le 21 septembre dernier, Jonas Haddad, un soutien de Bruno Le Maire, confiait l’unité du parti malgré la Primaire les Républicains. Deux mois de campagne plus tard, les relations ne semblent cependant pas au beau fixe. En effet, alors que Nicolas Sarkozy attaque Alain Juppé sur le ralliement des voix de la gauche et du centre, le maire de Bordeaux attaque l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine pour son agressivité actuelle et passée.
Tags : alain juppé - Nicolas Sarkozy