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Présidentielle: quelle place pour les jeunes dans le programme d’Alain Juppé ?

Matthieu Ellerbach est le référent jeune pour la campagne d'Alain Juppé. Il est venu nous expliquer la place des jeunes dans le programme de son candidat.

L’année 2016-2017 est une période charnière pour les jeunes. Généralement oubliée des débats, la jeunesse tient à prendre sa place dans l’échéance électorale à venir. C’est pourquoi MCE s’est penchée sur la question et a rencontré Matthieu Ellerbach. L’étudiant de SciencePo s’est engagé en 2015 pour prendre la présidence des « Jeunes avec Juppé ». En 2016, il est devenu le référent jeune pour le candidat à la Primaire Les Républicains. Invité sur le plateau, il s’est livré devant les caméras de la chaîne sur le programme de son favori.

Voici un récapitulatif de cet entretien:

Renforcer l’autonomie de l’université française

Vous annoncez vouloir accélérer la mise en place de l’autonomie des universités. Pourquoi ?

Avant tout, il faut responsabiliser nos universités. Il y a eu un rapport de la cour des comptes qui a expliqué que l’autonomie des universités, il faut aller encore plus loin. Le but étant de les dynamiser et de les moderniser. En 2015, l’Etat a prélever 100 millions d’euros sur le roulement des universités. Sur les ressources humaines, l’Etat est encore très présent. La France dépense 1,5% de son PIB dans l’enseignement supérieur, dont 1,4% dépend de dépenses publiques.

Pour une autonomie il faut de l’argent. Comment remplir les caisses des universités ?

Il y a deux voix principales pour remplir les caisses des universités. La première c’est la formation professionnelle. C’est un marché de 13 milliards d’euros actuellement en France et les universités ne sont pas du tout ou trop peu présentes sur ce marché.

Le deuxième axe, c’est la recherche partenariale. En lien avec les entreprises et le secteur privé notamment. Afin de renforcer les liens.

On en revient à un sponsoring des filières. Le risque, c’est que les universités risquent de se séparer des filières non rentables ?

Pas du tout… Aujourd’hui toutes les filières sont plus ou moins rentables. Par exemple dans le secteur des lettres et sciences humaines, les entreprises peuvent avoir intérêt à prendre des étudiants qui viennent de ces cursus. Mais il faut que leur formation soient en lien avec leurs attentes.

L’orientation doit servir à limiter l’échec

Vous souhaitez changer le système d’orientation du bac. Comment ?

Actuellement on a un système ubuesque. Un système par l’échec. On a des élèves qui ont un profil particulier. Je prends comme exemple des bacheliers technologiques et professionnels qui vont à l’université. Mais ils ne sont pas préparés pour aller en licence de philosophie ou de sociologie. Le taux d’échec est de 95%. Mais ça on ne leur dit pas.

Il y a des filières spécifiques qui existent. Mais aujourd’hui, elles sont majoritairement composées de bacheliers scientifiques ou littéraires. Le profil ne correspond pas nécessairement aux formations. C’est donc ça que l’on va essayer de résoudre en réservant des places en BTS et en IUT pour les bacheliers technologiques et professionnels.

Avec une telle méthode, le choix des études supérieurs se définira dès la seconde ?

Plus ou moins. Il y aura un choix dès la seconde qui se caractérise par le choix du bac. Il y a donc la possibilité d’évoluer vers un BTS ou une licence pro pour un bachelier technologique.

Aujourd’hui, APB c’est une ineptie. On en arrive même dans certaines filières à effectuer des tirages au sort. Ce que nous proposons c’est faire un système APB à blanc dès la première. Il remplirait le dossier et ferait ses choix à blanc. Il aurait alors un premier résultat de ce qu’il pourrait obtenir. En terminale, on ajoute un entretien avec le professeur principal et un enseignant du supérieur pour que l’équipe pédagogique puisse émettre un avis sur l’avenir de l’étudiant.

L’emploi des jeunes, un vrai fléau ?

Vous comptez vous servir de l’orientation pour favoriser l’emploi des jeunes. Mais comment les insérer dans le monde du travail ?

Absolument. Alain Juppé a décidé d’axer ses propositions pour l’emploi des jeunes et pour l’emploi en général, en revalorisant l’apprentissage. Notamment en adoptant des règles plus simples pour l’entreprise qui recrute des apprentis. Mais aussi en informant les collégiens dès la cinquième des dispositifs d’apprentissage. Il faut faire sauter les verrous culturels. Les parents sont persuadés que l’apprentissage c’est la poubelle.

En France le chômage est de 24% chez les moins de 25 ans et aujourd’hui les contrats précaires sont de plus en plus courants. Comment inciter les entreprises à embaucher des jeunes en CDI ?

Il faut flexibiliser le marché du travail. On sait que 80% des nouvelles embauches, qui concernent majoritairement les jeunes, se font en CDD. Qu’elle est la plus grande précarité que celle du CDD ? On ne peut pas prendre d’appartement, on ne peut pas prendre de prêt. En conséquence, il faut donc flexibiliser le CDI pour que le chef d’entreprise ne redoute plus de recruter quelqu’un.

Il faut baisser les charges qui se concentre sur les salaires entre 1 et 1,8 Smic. 

Il existe aujourd’hui une forme de conflit entre les jeunes et l’entreprise. Comment renouer les liens entre les deux ?

Renouer ce contact, c’est avant tout renouer les liens entre l’Education Nationale et les entreprises ou entre les études supérieurs et les entreprises. 

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