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Présidentielle 2017: pourquoi les jeunes ne sont pas incités à aller voter ?

Présidentielle 2017: pourquoi les jeunes ne sont pas incités à aller voter ?

L'abstention et les jeunes... Le débat de la Présidentielle 2017 n'y échappe pas. Mais outre les appels aux votes ? Incite-t-on vraiment le jeunes à voter ?

Marquer l’histoire par le changement. C’est ce que promettent certains candidats à l’élection Présidentielle 2017. Le message est clair. Afin de vous faire aller voter, les politiques usent d’une technique psychologique dans laquelle vous avez le pouvoir de changer les choses. Un argument qui vise toute la population, mais notamment les jeunes. Pourquoi ? Car ce sont les plus indécis. Majoritairement immature d’un point de vue l’idéologie politique, le jeune est une conscience électorale à former. Et si les politiques comptent énormément sur leur soutien, est-on en droit de penser que les jeunes sont invités à voter ?

Au premier tour de l’élection Présidentielle de 2012, selon une étude de l’Injep annonce un taux d’abstention de près de 27% chez les jeunes. 25,8% chez les jeunes femmes de 18 à 24 ans et 29,3% chez les hommes de la même classe d’âge. En comparaison la moyenne nationale avait été de 20,52 % lors du premier tour sur l’ensemble de la population. Pour la Présidentielle 2017, le record d’abstentionnisme pourrait tomber. Au point même d’en faire le premier parti de France avec une estimation à 35%.

Un discours qui ne séduit pas les jeunes lors de la Présidentielle 2017

Romain est un jeune étudiant en histoire. De son vocabulaire provocateur et avec son franc parler, il explique qu’il ne va pas voter. Pourquoi ? Car « le vide intellectuel des candidats ne m’incite pas à m’inscrire » sur les listes électorales. On peut parler de violence dans ses propos. Mais celui-ci fait partie des déçus. Sa raison est pourtant bien loin de celle qui oppose le clivage système vs anti-système.

« Au lieu de chier sur la gueule des jeunes générations qui ne s’impliquent pas ils devraient prendre en compte leur mobilité », s’énerve le jeune étudiant. Car oui, si Romain n’est pas inscrit sur les listes électorales, ce n’est pas par manque de conviction. En effet, le système ne met pas les jeunes dans une position favorable au vote. Si le tapage concernant les inscriptions sur les listes électorales a bien été fait, un problème majeur rentre en compte chez les étudiants, leur mobilité.

Un contexte administratif qui pénalise les jeunes

Passé par Le Mans, Tours, Eramsus, Paris… Le parcours de Romain ressemble trait pour trait à celui d’un étudiant classique. Pourtant, ce dernier a été radié des listes électorales. « Jusqu’à septembre dernier je déménageais en permanence, mais c’est absurde de m’avoir radié parce que mon adresse postale est restée la même », explique Romain.

Il explique d’ailleurs que beaucoup de jeunes sont dans cette situation. Un contexte logique à la vue de l’article article L. 11 du code électoral. « Les radiations dites d’office des listes électorales résultent de la constatation que l’électeur ne remplit plus les conditions de domicile, de résidence de six mois au moins ou d’inscription au rôle des contributions directes communales depuis au moins cinq ans », explique le texte de loi. Une situation préjudiciable aux étudiants, souvent obligés de bouger de leur domicile ou de leur région d’appartenance.

Absent de la vie politique mais pas inconscient des enjeux

En plus de l’administration de l’université à gérer, les bourses, les allocations, le job étudiant, les papiers pour le logement… La situation administrative des jeunes peut paraître angoissante. Mais loin d’eux l’idée de jouer le Thomas Thévenoud et sa phobie administrative. Un jeune évalue avant tout ses priorités dans sa vie actuelle. Ne pas impliquer la question de la jeunesse dans les programmes n’incite pas non plus à faire de l’inscription sur les listes électorales une priorité. Malgré tout, la vie politique reste un sujet de préoccupation chez eux. « Ceci étant j’ai parié sur un second tour Mélenchon-Le Pen à la Présidentielle 2017 », conclut Romain.

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