Marine Le Pen est officiellement entrée en campagne ce week-end à Lyon avec un discours qui vise surtout Emmanuel Macron comme rival principal.
Son discours est simple. Elle vise directement François Fillon et Emmanuel Macron. Comment ? En évoquant de ses propres mots « la droite du fric et la gauche du fric ». Le message est claire. Elle se veut un candidat anti-système en coupant l’herbe sous le pied de ses deux rivaux. Objectif ? Une recomposition du paysage politique français dont elle serait la leader la plus légitime.
Un proche de la présidente a même déclaré à l’Express que « Marine Le Pen a un instinct de marin. Elle sentait qu’il n’y avait pas de vent et qu’il ne fallait donc pas se lancer dans la campagne trop tôt ». En effet, avec la Primaire de la Gauche et l’affaire du PenelopeGate, le paysage médiatique semblait encombré pour celle qui, pour le moment, est en tête des intentions de vote au premier tour de la Présidentielle.
Macron, nouvel ennemi héréditaire de Marine Le Pen
Du coup, pas le temps d’attendre lors de son premier discours de candidate au palais des Congrès de Lyon. Devant plus de 5 000 personnes elle se pose « contre la droite du fric et contre la gauche du fric, je suis la candidate du peuple ». Pointant du doigt une politique de l’argent roi, elle n’a pas hésité à mettre en avant l’affaire qui entoure la candidature de François Fillon et de souligner le passé de banquier d’Emmanuel Macron.
« Ce qui nous anime n’est pas l’amour de l’argent et des intérêts particuliers mais le souci de la patrie », a d’ailleurs conclu Marine Le Pen. Si son équipe de campagne préférait surtout évincer François Fillon, cette dernière pense vraisemblablement que le leader de la droite est déjà mort dans l’affaire du PenelopeGate et s’attaque donc à Emmanuel Macron. Le leader d’En Marche ! étant second dans les intentions de vote.
Macron, un adversaire pas si inoffensif que ça
Macron est donc la cible de Marine Le Pen. Comment l’attaquer ? Grâce à sa position de candidat anti-système. « L’effondrement des partis traditionnels et la disparition un à un de la quasi-totalité de leurs dirigeants montre que la grande recomposition politique a commencé », a déclaré Marine Le Pen dans son discours. Si l’ancien ministre de l’Economie sort du cadre des partis traditionnels, Marine Le Pen tient à le mettre dans la case pro-système.
« Le clivage est parfait, Macron est un mondialiste assumé. C’est à la fois l’ENA, Rothschild et un bébé Hollande. Il est l’incarnation de la recomposition politique alors que Fillon, lui, est un mondialiste honteux qui ne s’assume pas », déclare un des proches de la candidate FN à l’Express.
Malgré tout, Marine Le Pen reconnait que « Macron est un adversaire difficile car talentueux, séduisant, enthousiaste ». Pourquoi ? Car « il vend de l’optimisme. Mais peut-être qu’au fond, il a tout compris… », selon la leader d’extrême droite.
D’autant plus que les déboires de François Fillon désservent aussi Emmanuel Macron. Les déçus de la droite, proche de Juppé seront en effet portés à voter pour Macron plus que pour le Front Nationale. Résultat, avec une possible éviction de Républicains, ce pourrait être un affrontement entre deux renouveaux politiques pour le second tour. Et ça, Marine Le Pen l’a bien compris.
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