Marine Le Pen aurait peut-être dû se retenir en tweetant des images de Daech non-censurées. Si les photos ont choqué les politiques français, elles ont aussi choqué les parents d'une victime qui apparaît sur une des photos publiées.
Il y a parfois des choses à ne pas montrer et à ne pas faire lorsqu’on est une personnalité politique de premier plan. Et même si Marine Le Pen s’attendait à soulever une vague d’indignations suite à ses tweets postés sur les exactions de Daech, elle ne s’attendait sûrement pas à un tel tollé. A commencer par la saisie de la Justice par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Malgré tout, Marine Le Pen persiste et signe en attaquant directement les déclarations de Bernard Cazeneuve en déclarant: « Est-ce que Bernard Cazeneuve va me poursuivre pour diffamation contre Daech ? », avant que son fidèle lieutenant, Louis Alliot ne déclare : « quels sont les régimes qui saisissent la police pour faire taire les opposants politiques ? Les dictatures ! Les socialistes connaissent… ».
Tweets de #LePen sur Daech : "Une insulte pour les victimes du terrorisme" (@BCazeneuve) https://t.co/EDjBhKhj0J
https://t.co/aYA0alJfNo
— LCP (@LCPan) 16 Décembre 2015
Les parents d’un victime de Daech choqués de ces tweets
Mais son geste n’a vraiment pas plu au premier ministre Manuel Valls non plus. « Mme Le Pen : incendiaire du débat public, faute politique et morale, non-respect des victimes… », a- t’il déclaré sur Twitter, recevant une réponse très rapide de l’intéressé… « vous qui avez lancé une campagne d’injures et de violence inouïe contre le @FN_officiel, vous osez parler d’incendiaire?! ». Mais que cherche Marine Le Pen, si sa défense est une forme de victimisation grossière, la publication des photos non-censurées a fortement outré le monde entier, et notamment les parents de James Foley, le journaliste américain décapité par Daech à l’été 2014, et dont le corps sans tête faisait le haut de la page Twitter officiel de Marine Le Pen. Ceux-ci ont même écrit une lettre pour demander le retrait de ces tweets.
.@manuelvalls, vous qui avez lancé une campagne d'injures et de violence inouïe contre le @FN_officiel, vous osez parler d'incendiaire?! MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 16 Décembre 2015
Affaire Le Pen: la famille Foley demande le retrait immédiat par @MLP_officiel de l'image de leur fils assassiné. pic.twitter.com/bHpcZBXTdJ
— Nicolas Henin ﺡ ✒️ (@nhenin75) 16 Décembre 2015
Les déclarations d’un politologue ont fait sortir Marine Le Pen de ses gonds
Mais pourquoi Marine Le Pen a-t’elle fait ça ? Il s’agirait en fait d’une réponse au politologue Gilles Kepel. Sur RMC/BFMTV, le spécialiste de l’Islam avait déclaré que la poussée de l’extrême droite et la radicalisation « ne sont bien sûr pas la même chose, mais se ressemblent dans une société où l’inclusion est de plus en plus faible ». Ce qui n’a pas plu à Marine Le Pen. Si ces photos sont choquante, Twitter est aussi au coeur de la polémique pour ne pas avoir censuré de telles images. Le réseaux social a tout simplement renvoyé les internautes à ses conditions d’utilisation: « Vous ne devez pas utiliser d’images pornographiques ou excessivement violentes dans votre photo de profil, photo de bannière ou image d’arrière-plan ».
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