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Migrants: une société de transport en commun normande demande de compter les réfugiés à ses contrôleurs

Migrants: une société de transport en commun normande demande de compter les réfugiés à ses contrôleurs

Une entreprise de transport en commun a fait circuler un papier dans lequel il est demandé à ses contrôleurs de compter les migrants à bord des bus qui mènent à la zone d'embarcation de Ouistreham.

Cette information a fait le tour des médias normands et en a choqué plus d’un. Une fiche de contrôleur de transport en commun de la région de Caen a été photographiée. Il est écrit: « Vers Ouistreham, Vers Caen, Nombre de Migrants contrôlés, Nombre de Migrants Verbalisés ». Ce tableau honteux visant à répertorier le nombre de migrants verbalisés par les services a été dévoilé par la CGT. Il s’avère que la société Twisto, qui gère le réseau de transport en commun de la ville de Caen a en effet demandé à ses contrôleurs de compter le nombre de migrants se trouvant à bords des bus.

Les migrants quittent Calais pour la Normandie

Ce n’est pas tout. Un deuxième document manuscrit a lui aussi été publié dans lequel il est écrit que « faire des contrôles sur la ligne 61 par équipe. La préfecture nous demande de maintenir ce niveau de présence. Si vous suspectez la présence de squats, merci de remonter l’information (lieu précis) ». Cette ligne de bus 61 n’a pas été choisie par hasard, car elle est empruntée tous les jours par des migrants qui tentent de rejoindre la zone d’embarcation des ferrys en direction du Royaume-Uni. Selon la structure d’accueil de la Boussole contactée par Libération, « c’est un système de vases communicants. Ils essaient d’autres ports sur la côte puisque c’est devenu plus dur à Calais ».

Chacun des protagonistes rejette la faute d’une telle mesure

Mais pour le syndicat de la CGT, ce système qui vise à cibler les migrants ne passe pas. En effet, selon un responsable, certains contrôleurs « sont très mal à l’aise, certains refusent d’ailleurs de faire ce comptage ». Pour le moment, aucun des protagonistes ne souhaite endosser la responsabilité d’une telle mesure selon France Bleu Normandie, dont la société de transport en commun a assuré au personnel qu’il avait agi sur l’ordre de la préfecture… Mais le préfet annonce le contraire: « des signalements venant des opérateurs de transports publics sont spontanément remontés auprès des forces de l’ordre », a précisé la préfecture du Calvados dans un communiqué.

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