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Loi travail: faut-il supprimer le code du travail pour en écrire un nouveau ?

Loi travail: faut-il supprimer le code du travail pour en écrire un nouveau

Peut-on encore croire en la réforme de la loi travail? Pour Fabrice Haccoun, mandataire du Medef Paris et juge au Prud'hommes, la réponse est non. Si pour les salariés et la jeunesse le texte doit être retiré, pour le patronat, il en est de même… Il devrait même être totalement réécrit !


Loi Travail: Fabrice Haccoun, juge au prud… par MCETV

« On a su tout effacer en 1958 avec la constitution. On est capable de le faire ». Pour Fabrice Haccoun, mandataire du Medef Paris et juge au Prud’hommes, la solution est simple, il faut supprimer le code du travail tel qu’il est actuellement et en écrire un nouveau sous une forme plus adaptée à la vie professionnelle actuelle. En effet, selon lui « on ne peut pas traiter l’emploi de la même manière dans l’est de la France que dans le sud pour des activités aussi différentes que la construction automobile ou la restauration. Mais pourtant, c’est ce que l’on fait aujourd’hui ». Alors que faire ? Robert Badinter avait stipulé dans une interview à France Inter, avant même la réforme de la loi travail, que le code du travail était beaucoup trop lourd. Dans celui publié en 1974 on y retrouve 800 pages contre 8000 aujourd’hui… Un code administratif beaucoup trop lourd dont le gouvernement veut aujourd’hui en rajouter 131 pages…

La nouvelle loi travail doit-elle engager le nouveau dialogue social?

Alors que faire? Comment pouvoir rédiger un nouveau code du travail plus en adéquation avec les problèmes actuels ? La loi travail peut-elle réformer dans ce sens ? Selon Fabrice Haccoun, il faudrait réengager le dialogue entre le salariat et le patronat. Premier exemple avec l’initiative de l’entreprise Smart qui a proposé un référendum à ses propres employés pour leur demander si, eux-mêmes, voulait travailler plus de 35 heure hebdomadaires. Une initiative applaudie par Fabrice Haccoun qui déclare: « je suis totalement favorable à ce type d’entreprise car je considère que le dialogue du système social va se situer au coeur de la plus petite entité possible ». Il faudrait donc fédéraliser les secteurs d’emplois et les régions pour établir un nouveau code qui ne serait qu’un simple guide de dernier recours en cas de désaccord majeur, comme c’est le cas en Allemagne. Mais cela risque-t-il de diviser les forces syndicales au profit du patronat ? Pour Fabrice Haccoun, non, car il souhaiterait voir la totalité des salariés syndiqués, rendant même obligatoire cette action comme cela s’est produit avec la généralisation de la mutuelle. Pour lui, les syndicats deviendraient vraiment représentatifs des travailleurs.

Patronat, salariat et jeunesse unis contre la loi travail

Peut-on donc conclure que le gouvernement fait fausse route sur la loi travail ? Pour Fabrice Haccoun oui. Si pourtant la première version du texte avait été applaudie par les syndicats patronaux, c’était avant tout pour son allégement de la loi en terme de licenciements économiques et prud’homales. Une fois cette partie retirée lors de la première réécriture, le Medef et la CGPME ont retiré leurs soutiens à la loi travail… Autant dire que la volonté de l’exécutif à s’empêtrer dans cette réforme semble être un échec. Patronat et salariat, ainsi que la jeunesse sont contre la loi travail. Malgré tout, il ne faut pas s’attendre à voir les organisations patronales descendre dans la rue aux côtés des manifestants… même si chacun militera pour le retrait de la loi travail, ce sera à sa façon.

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