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Loi travail : un journaliste interdit de couvrir la manifestation

Loi travail : un journaliste interdit de couvrir la manifestation

Le photojournaliste NnoMan a été « interdit de séjour » par la préfecture de police aux abords de la manifestation parisienne contre la loi Travail d'aujourd'hui

Fait exceptionnel en France: un journaliste interdit de couvrir la manifestation contre la loi Travail ce mardi 17 mai. Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation débute aujourd’hui, la préfecture de police de Paris a interdit certains activistes « antifascistes » et « anticapitalistes » d’y participer. L’article 5 de l’état d’urgence établit suite aux attentats du 13 novembre, invoque, entre autres, la « prégnance de la menace terroriste » pour « interdire le séjour dans tout ou partie du département ».

Loi travail: un journaliste interdit d’exercer son métier

NnoMan, journaliste indépendant et détenteur de la carte de presse s’est vu interdit d’exercer son métier. La police s’est rendue au domicile de ses parents samedi 14 mais vers 19 heures pour lui apporter l’arrêté. Le photojournaliste membre du collectif OEIL (Our Eye is Life) collabore notamment avec le magazine Fumigène. Celui qui préfère garder l’anonymat sous son pseudo de travail se trouve dans l’interdiction de couvrir le cortège parisien, sous peine de risquer un an de prison et 15 000 euros d’amende. « Les agents ont annoncé à mes parents que j’étais assimilé à un casseur », rapporte-t-il à Buzzfeed. La raison de l’arrêté « d’interdiction de séjour » ? Sa présence « à de nombreuses reprises, lors de manifestations contre, notamment, les violences policières et le projet de réforme du code du travail ». Selon le document, il y a « tout lieu de penser que la présence de [Nnoman] à ces rassemblements […] vise à participer à des actions violentes ». Un oubli essentiel : à aucun moment n’est mentionnée sa qualité de journaliste.

Une atteinte à la liberté de la presse

Un arrêté qui a rapidement été contesté par l’avocat du reporter Me Hosni Maati devant le tribunal administratif. « Votre Tribunal ne pourra que constater l’atteinte manifestement illégale portée à la presse sous couvert de maintien de l’ordre », a-t-il indiqué dans son référé-liberté. NnoMan quant à lui a « du mal à croire que c’est une erreur. Peut-être que le fait que je couvre régulièrement des rassemblements “antifascistes” ou que des militants reprennent mes photos montrant des violences policières, dérange ». Face à l’ampleur de l’affaire, la préfecture de police a décidé de retirer l’arrêter, a annoncé le journaliste sur son compte Twitter ce matin.

Auteur: V.O.

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