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Émilie König, cette française parti rejoindre Daesh en Syrie

Émilie König, cette française parti rejoindre Daesh en Syrie

Émilie König, une française de 31 ans ayant rejoint Daesh vient d'être ajoutée sur la liste des "combattants terroristes étrangers" par Washington. Focus d'une radicalisation.

Émilie König, 31 ans, est née à Lorient. Fille de gendarme, benjamine de la famille, rien ne la prédestinait à devenir une des figures de proue du mouvement français de Daesh, en Syrie. Mardi, Washington l’a ajouté à la liste des « combattants terroristes étrangers ».

Propagandiste et recruteuse pour Daesh

Hier 29 septembre, le nom d’Émilie König a été ajoutée par les Etats-Unis à la liste des « combattants terroristes étrangers », ce qui n’a pas surpris les responsables français de la lutte anti-terroriste: « Nous la connaissons très bien ». Ce serait la première fois qu’une femme djihadiste serait ainsi nommée sur la liste rédigée par Washington d’après un de ces responsables. Selon lui, « c’est une personnalité dans la communauté jihadiste, elle est très active sur les réseaux sociaux, sert à la propagande et au recrutement de volontaires ». Et d’ajouter que cet ajout intervient après l’ordre qu’elle aurait fait passer à des individus, qui était de « s’attaquer à des institutions gouvernementales française ». Il y a un déjà, les Nations unies l’avait ajoutée à sa liste des personnes associées à Al-Qaïda en Irak. Elle avait fait l’objet de sanctions internationales et avait l’interdiction de voyager. Une source proche du dossier la décrit comme « une excitée ».

Au sein de Daesh, Émilie König ne prend pas les armes mais apparaît régulièrement dans des vidéos de propagande, comme le 31 mai 2013, fusil à canon scié en main. Un mois plus tard, elle poste une autre vidéo dans laquelle elle déclare: « N’oubliez pas que vous êtes musulmans […] Le djihad ne cessera pas aussi longtemps qu’il y aura des ennemis à combattre ». Ce petit film est destinée à ses deux enfants, qu’elle a laissé en France et qui ont été confiés à leur grand-mère…

Conversion à l’Islam au contact de son mari

Le point de départ de ce changement de vie radical est la rencontre avec son mari d’alors, un Français d’origine algérienne qui est emprisonné pour trafic de drogue. Elle apprend alors l’arabe, se fait appeler Samra et se voile entièrement. A Nantes, elle entre en contact avec le groupe Forsane Alizza et entame sa radicalisation. En 2010, elle est repérée près de la mosquée de Lorient où elle tentait de distribuer des tracts appelant au djihad, le tout en portant le niqab. A Paris, elle se fait remarquer en manifestant aux premiers rangs. En 2012, convoquée au tribunal de Lorient, elle s’y présente en niqab, qu’elle refuse d’enlever. S’en suit une altercation avec un vigile, qu’elle filme pour la mettre sur Youtube en criant à la discrimination. Après la dissolution de Forsane Alizza, dont les principaux membres ont été traduits en justice, elle ouvre plusieurs pages Facebook appelant à la guerre sainte. Enfin en 2012, elle quitte la France pour rejoindre son mari en Syrie, qui avait rejoint ce qui allait devenir Daesh avant d’être tué. C’est donc une des premières françaises à avoir franchi la frontière truque pour combattre aux côtés de l’Etat islamique.

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