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Crue de la Seine: la capitale a-t-elle vraiment les pieds dans l’eau ?

Crue de la Seine: la capitale a-t-elle vraiment les pieds dans l'eau ?

Alors que le pic de la crue est prévue pour la mi-journée, les réservoirs régulant les affluents de la Seine sont à la limite de leur capacité de stockage.

Paris est sous les flots. Le zouave du pont de l’Alma, cette statue qui sert de repère pour évaluer la crue Seine dans la capitale, a désormais les hanches dans l’eau. Le constat est sans appel : le niveau du fleuve ne cesse de monter. Il atteignait 5,37 mètres jeudi à 21 heures, puis 5,55 mètres ce vendredi à 6 heures et 5,64 mètres à 10 heures ce matin. Le pic de la crue est prévue pour la mi-journée. Alors qu’il pourrait atteindre 6,20 mètres, les réservoirs chargés de réguler les principaux affluents de la Seine arrivent à la limite de leur capacité de stockage.

Les réservoirs sont presque pleins

Construits après la crue de 1910, les quatre lacs qui protègent l’Île-de-France et plus particulièrement la capitale ont quasiment atteint leur pleine capacité de stockage. Seuls 60 millions de m3 sur 830 restent disponibles. Les réservoirs « ont été pensés pour réduire la valeur des crues et non pas pour la supprimer complètement », rappelle Stéphane Demerliac, chargé de projet au sein de l’Établissement public territorial de bassin, à 20 minutes.

Les lacs-réservoirs sont chargés de prévenir les inondations de la Seine, mais également d’assurer un débit suffisant pour les cours d’eau alentours en période estivale, notamment pendant les fortes chaleurs. C’est pourquoi, arrivé à la fin du mois de juin, ils doivent être remplis. Mais voilà, les fortes pluies tombées sur l’Hexagone sont venues augmenter le volume de ces lacs déjà bien remplis. Marc Vincent, directeur général des services techniques de Seine Grands Lacs rappelle à l’AFP que chaque réservoir dispose d’« une tranche exceptionnelle, que nous gardons pour pouvoir stocker l’eau d’une crue comme celle-ci. La situation n’a donc rien d’exceptionnel, même si elle n’est pas simple à gérer ».

La Seine attire tous les regards

Sur les bords de la Seine, la vision du fleuve en crue marque les esprits. « Je travaille ici depuis une dizaine d’années et je n’ai jamais vu ça », explique un employé de la gare d’Austerlitz à Ma Chaîne Étudiante. Celui-ci, inquiet de se retrouver au chômage technique, est sorti pour immortaliser la montée des eaux avec son téléphone portable. Et sur le pont d’Austerlitz, nombreux sont les passants qui prennent le fleuve en photo. Camille, cette parisienne de 24 ans en profite pour alimenter son compte Instagram. « La semaine dernière, j’étais encore sous les docks. Voir la Seine à un tel niveau aujourd’hui c’est assez hallucinant » raconte-t-elle à MCE.

L’Institut Français de la Mode, situé en bord de Seine, a les pieds, ou plutôt les escaliers dans l’eau. Un groupe d’étudiante a d’ailleurs noté une nette évolution en seulement trois jours. « Ça a bien monté entre mercredi et aujourd’hui. Au milieu de la semaine on voyait la moitié du quai, aujourd’hui on ne voit plus rien », rapporte l’une d’entre elle à MCE. Le Grand rivage, un bar éphémère situé sous l’école est, pour sa pat, complètement inondé. Impossible de reprendre l’activité tant que la Seine n’aura pas retrouver son cours normal.

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