37 parents d'élèves d'un collège des Landes avaient saisi la justice pour dénoncer les actes de plusieurs enseignants. 3 ans après, ils sont convoqués par la justice pour dénonciations calomnieuses.
Trente-sept parents d’élèves ont été convoqués devant la justice au tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan, dans les Landes. Ils sont accusés de dénonciations calomnieuses à l’encontre de plusieurs professeurs du collège de Biscarrosse en 2013. Dont un enseignant d’EPS, Claude Monferran, victime centrale des accusations. Mais aussi la principale, une professeure d’histoire-géo, une autre d’anglais et une assistante éducative. Les parents risquent jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. Seule la moitié des prévenus étaient présents à l’audience ce mardi. « On peut dire ce qu’on veut mais il n’y a pas 30 personnes qui mentent », a confié une père à Sud Ouest. Une partie continue de penser « qu’il était normal de s’inquiéter. »
La justice saisie à mauvais escient
A l’époque, plusieurs plaintes sont déposées par les parents. Ils pensent que leurs enfants ont subi des humiliations et des violences. Les parents sont entendus mais moins d’un an plus tard l’affaire est classée. « Il s’avère que beaucoup de phrases ont été sorties de leur contexte, exagérées, voire déformées par les élèves et les parents », a confié une source proche du dossier, interrogée par Le Figaro. Les accusations ont donc été considérées comme infondées et contradictoires, « certains parents ont critiqué des enseignants alors que leurs enfants n’avaient même pas cours avec eux ». Au vu du préjudice moral subi par les accusés à tort, et notamment concernant la principale cible Claude Monferran, la justice a donc décidé d’engager des poursuites à l’encontre des 37 parents.
Une simple histoire de rancune entre professeurs
Toute l’affaire est en fait partie d’un bisbille entre collègues. Deux professeurs ont établi une véritable campagne calomnieuse à l’encontre de Claude Monferran. Les trois enseignants d’EPS étaient en conflits. L’affaire a cependant pris une ampleur telle que la justice est donc entrée en jeu, à tort. L’avocate de Claude Monferran Maître Laure Darzacq, a affirmé que son client « est complètement démoli et traumatisé ». Elle a tenu a rappelé la gravité des accusations, « on a même été jusqu’à l’accuser de pédophilie, en le traitant de violeur et de pervers. » L’avocate a mis en avant l’énorme préjudice moral subi par son client, «aujourd’hui, il est victime d’insomnies, se sent en insécurité dans les lieux publics. (…) Trois ans plus tard, il ne s’en est toujours pas remis».