Ancien indicateur de la gendarmerie et figure de l'extrême droite, Claud Hermant aurait fourni des armes à Amédie Coulibaly.
Un ancien indicateur des gendarmes de la section de recherches de Lille aurait armé, sans le savoir Amédy Coulibaly. Six mois avant les attentats de janvier 2015, l’homme âgé d’une cinquantaine d’années achète, avec sa femme, les quatre pistolets Tokarev et les deux Kalachnikov. Ces même armes se seront retrouvés utilisés plus tard dans l’attaque de l’Hyper Cacher et dans la planque du terroriste, c’est ce que révèle BFMTV.
L’indic aurait vendu des armes à Coulibaly
Depuis fin janvier, Claude Hermant, figure de l’extrême droite est en détention provisoire et mis en examen pour trafic d’armes en bandes organisées. Lors d’un interrogatoire mené en décembre dernier par l’antiterrorisme, il raconte être à l’époque, un indicateur des gendarmes de la section de recherches de Lille. Sa mission était alors d’acheter des dizaines d’armes pour les revendre, à un seul acheteur : Samyr. Selon BFMTV toujours, le mercenaire a expliqué aux enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT) que « toutes les livraisons d’armes faisaient l’objet d’une autorisation et d’une surveillance de la gendarmerie ». Et pourtant, une partie des armes découvertes dans l’arsenal de Coulibaly avait bien été achetées parmi des dizaines d’autres par une société de la compagne d’Hermant entre juillet et novembre 2014. Pour la femme du trafiquant d’armes présumé, « les gendarmes n’ont pas fait leur boulot ».
Affiliation à l’extrême droite
Ces armes, venues de Slovaquie, avaient été démilitarisées avant de passer par un intermédiaire en Belgique, puis d’être revendues à la société de la compagne d’Hermant. « Dans ce genre de trafic, il y a toujours un ou des intermédiaires. Claude Hermant ne connaissait pas forcément la destination finale des armes. Ça montrerait en tout cas la porosité entre certains milieux islamistes et du banditisme », expliquait, en mai 2015, une source citée par La Voix du Nord. Ce plombier de formation a longtemps entretenu des liens avec les milieux barbouzards et l’extrême droite. Il avait notamment co-organisé une marche « identitaire » qui a rassemblé 500 militants d’extrême droite à Lille, en octobre 2011.