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Attentats de Paris: oublié parmi les victimes, un homme entame une grève de la faim

Attentats de Paris: oublié parmi les victimes, un homme entame une grève de la faim

Mutilé suite aux attentats de Paris, Djamel entame une grève de la faim dans l'espoir d'obtenir le statut d'invalide.

Il était à la Belle équipe le soir du 13 novembre. Après avoir été touché par quatre balles dans le corps sur la terrasse du bar, dans le 11ème arrondissement de la capitale, Djamel C. a perdu sa jambe. Victime des attentats de Paris, l’homme de 36 ans est amputé de la jambe droite et paralysé du bras gauche. Il vit à l’hôtel des Invalides, bâtiment qui accueille les blessés de guerre, avec son sentiment d’abandon. Cette victime a annoncé, dans les pages du Parisien sa volonté d’entamer une grève de la faim à compter du 4 juillet. Sa demande : obtenir le statut d’invalide.

Victime des attentats de Paris

Et pourtant, cette demande n’est pas si simple. Car, même si cet entrepreneur de 36 ans qui travaillait au développement d’une entreprise de prêt-à-porter ne peut plus exercer son métier, l’État ne le considère pas comme invalide. La carte d’invalidité lui a déjà été refusé à deux reprises par la maison départementale des personnes handicapées de Seine-Saint-Denis, département dont il est originaire. Sans ce document, impossible pour Djamel de prouver sa situation de handicap. Après le premier refus, la secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes, Juliette Méadel, avait assuré le 24 juin : « à l’heure où je vous parle, son dossier est réglé sur la question de son inscription aux droits MDPH », au Parisien. Malgré cette déclaration, cette victime des attentats de Paris qui a dû mettre tous ses projets en suspens s’est vu refusé l’attribution de la carte d’invalidité une deuxième fois. En ce lundi 4 juillet, Djamel, démuni, a choisi de démarrer une grève de la faim en signe de protestation.

Une situation « insupportable »

« C’est insupportable, on nous balade. Si l’État n’est pas capable de régler nos problèmes, ce n’est pas la peine de nommer quelqu’un qui fait semblant de s’intéresser à nous. On n’a pas besoin de visites de ministres. On veut que les dossiers avancent. Je ne veux plus avoir affaire avec ce secrétariat d’État. », s’est insurgé Djamel. Car vendredi, celui-ci a reçu un appel de la directrice de cabinet de Juliette Méadel, « elle m’a demandé de ne pas parler de mon cas aux médias, que tout allait lui retomber dessus. Mais on n’en peut plus ! Rien n’avance, on est trop nombreux dans ce cas ». L’homme victime des attentats de Paris a donc décidé de ne pas obéir, et de commencer sa grève de la faim, en espérant que sa carte d’invalidité finisse par arriver.

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