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Alcool: les taxes sur les bouteilles risquent d’augmenter

Alcool: les taxes sur les bouteilles risquent d'augmenter

La Cour des Comptes dénonce les ratés de la lutte contre la consommation d'alcool en France et souhaite y remédier.

La France n’est pas assez engagé dans la lutte contre la consommation d’alcool. Dans un rapport paru ce lundi, la Cour des Comptes dénonce une « tolérance » générale vis à vis de ce produit. La consommation d’alcool baisse régulièrement depuis les années 1960 dans l’Hexagone. Et pourtant, chaque Français boit, en moyenne, 12 litres par an. C’est bien plus que ses voisins européens. La Cour note que la consommation d’alcool est la première cause d’hospitalisation, à l’origine d’une soixantaine de pathologies. Elle a causé près de 50.000 décès en 2009 et aurait coûté quelques 120 milliards d’euros à la sécurité sociale l’année suivante.

L’alcool, un chiffre d’affaires non négligeable

« L’État ne s’est pas donné les moyens d’infléchir les comportements à risque », estime la Cour des Comptes. Elle suggère alors de modifier la fiscalité, la réglementation de la distribution, du lobbying et de la publicité, mais également d’accentuer le contrôle et les sanctions de la conduite en état d’ivresse. « Le poids économique du secteur des boissons alcoolisées explique l’extrême sensibilité des acteurs envers toute remise en cause, au nom de la santé publique, du statut de l’alcool et du vin en particulier », regrette la Cour des Comptes. En France, pays où « le vin et l’alcool en général font partie intégrante de l’art de vivre » la filière représente 22 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. Elle génère selon le ministère de l’agriculture, 250.000 emplois directs et 550.000 emplois indirects.

L’État français jugé trop tolérant

La Cour des Comptes souhaite s’attaquer au portefeuille des Français pour diminuer leur consommation d’alcool. Selon elle, la fiscalité « ne vise ni des objectifs de rendement, le vin, boisson la plus consommée, étant très peu taxé, ni des finalités de santé publique ». Ainsi, le vin qui représente 58% de la consommation et 71% du chiffre d’affaires hors exportation équivaut à seulement 3,6 % des droits d’accise (impôt indirect). La consommation d’alcool, supérieure de 30% à la moyenne européenne en 2014, entraînerait 49 000 morts par an en France. En cause : la régression du dépistage de l’alcool et des sanctions trop peu dissuasives ou difficiles à mettre en œuvre. La Cour dénonce également l’absence de mesure d’accompagnement vers des soins.

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