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Air France-KLM: le PDG du groupe voit son salaire augmenter de 65%

Air France-KLM: le PDG du groupe voit son salaire augmenter de 65%

Le PSG d'Air France-KLM a vu son salaire augmenter de 65%. Une hausse qui s'indexe sur les résultats du groupe en 2015. Mais dans le contexte des négociations de la loi travail, une telle manoeuvre compromet le dialogue entre les ouvriers et le patronat.

Alexandre de Juniac, PDG du groupe Air France-KLM a vu son salaire augmenter de 65 %. Il est ainsi passé de 645 000 euros à 1,062 million d’euros au titre de l’année 2015. Comment cela est-il possible ? En 2014, le patron d’Air France-KLM avait annoncé son départ au mois d’avril pour rejoindre l’association du transport aérien international (IATA). Son salaire est composé d’une part fixe de 600 000 euros qui s’ajoutent à une rémunération variable qui, lors de l’année précédente, a atteint 462 000 euros. Cette variable est basée sur « la performance quantitative l’excédent brut d’exploitation (EBITDA) et le free cash-flow étant supérieurs au budget. En gros sur performance qualitative qui comprend aussi la stratégie de développement du low-cost, des partenariats long-courrier, et de la maintenance, satisfaction des passagers et progrès dans le processus d’intégration du groupe », explique le texte.

Pour le syndicat des pilotes d’Air France-KLM, cela ne passe pas

Mais une telle augmentation ne passe pas. Alors qu’il avait annoncé redresser le groupe d’un point de vu financier, le patron d’Air France-KLM avait engagé à la fin de l’année 2012, un premier plan de restructuration menant à la suppression de 5 500 postes. Un second plan lui a succédé en 2015, mais de multiples problèmes ont émaillé avec les syndicats, allant même jusqu’à des actes de violences. En effet, le DRH du groupe avait fait le tour de l’information pour sa chemise arrachée. Le syndicat des pilotes d’Air France-KLM, le SPAF, a estimé dans un communiqué que cette augmentation du salaire de la part d’Alexandre Juniac est inadmissible dans un tel contexte: « cette augmentation au chiffre incroyable relève d’une injustice absolue ».

Des augmentations de salaires scandaleuses

Effectivement, dans le contexte de négociations tendues entre le patronat et le salariat sur la question de la loi travail, il est difficile pour le Medef de demander la confiance des Français envers le patronat. Alors que les organisations patronales demandent en effet plus de souplesse dans la gestion du personnel lors des périodes de crise d’une entreprise, il va être compliqué de trouver un appui chez les syndicats ouvriers. Surtout que ce n’est pas un cas isolé. A la fin du mois de mars 2016, les bons résultats de PSA ont permis l’augmentation record du salaire de son PDG, avec un salaire fixe de 1,3 millions d’euros, 1,93 millions de part variable et 2 millions d’euros en actions qui ne pourront être touchées qu’en 2019. Une augmentation pécunière que même Michel Sapin, ministre des Finances, avait qualifié de « dommageable ».

Les grands patrons font du mal aux PME/TPE

Le problème, c’est que ces grosses entreprises du CAC40 viennent à handicaper les patrons de PME/TPE (Petites et Moyennes Entreprises et Très Petites Entreprises). En effet, le salariat voit cette augmentation de salaire comme une provocation dans un contexte où eux, sont appelés à faire des économies, lutter pour la conservation et la création d’emplois. La loi travail, qui justement et l’objet de lutte numéro un des syndicats, est malheureusement au bénéfice des PME et des TPE… Mais le texte bloque, et les organisations ouvrières refusent de donner les clés du pouvoir en entreprise aux organisations patronales. L’image du patron dans sa tour d’ivoire fait donc du mal aux petits et moyens entrepreneurs qui sont pourtant le premier secteur d’embauche en France et les premiers créateurs d’emploi.

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