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Une secte obtient la condamnation de la France « pour violation de la liberté de conscience »

La France aurait « violé la liberté de pensée » de diverses associations dont deux dépendantes de la secte du Mandarom. L’Hexagone aurait bafoué leur liberté de pensée

La France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour violation de la liberté de pensée, de conscience et de religion, donnant ainsi gain de cause à plusieurs associations, dont deux qui dépendent de la secte dite du Mandarom de Castellane située dans le sud de l’Hexagone.

Les juges ont condamné la France à verser pour préjudice matériel 3 599 551 euros à l’Association cultuelle du Temple Pyramide (connue sous le nom de secte du Mandarom), 387 722 euros à l’Église évangélique missionnaire et son président Eric Salaûn, et 36 886 euros à l’Association des chevaliers du Lotus d’or. Les juges ont ainsi invalidé des procédures fiscales intentées contre ces associations.

Taxées d’office

A l’issue de ces procédures, les deux premières associations (officiellement dissoutes en 1995) s’étaient vues respectivement réclamer plus de 2,5 millions et 37 000 euros, puis appliquer une taxation d’office de 60% sur des dons apparaissant dans leur comptabilité. La troisième s’était vue réclamer pour des raisons analogues 280 000 euros.

Les Chevaliers du lotus d’or avaient édifié des temples au monastère du Mandarom à Castellane. Un temple pyramide devait être construit par une autre association, l’Association du temple pyramide, également au Mandarom de Castellane, rappelle la Cour dans son arrêt.

Quant à l’Église évangélique missionnaire, il s’agit également d’une secte fondée dans les années 1960 sous le nom d’Eglise Evangélique de Pentecôte de Besançon.

Une statue géante est abattue

Pour se défendre les associations invoquaient l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui garantit que toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, dans trois affaires qu’elles ont portées devant la cour européenne en 2007.

La secte avait été contrainte en 2001 d’abattre une statue géante de 33 mètres de haut représentant son gourou, Mandarom alias Gilbert Bourdin, dans le village de Castellane près du site touristique des gorges du Verdon.

Guillaume Dispagne

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