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Une télé-réalité sur les clandestins fait scandale au Canada

La Real-TV « Canada’s Front Line » est dans la cible des représentants des droits de l’Homme : jugée indécente, elle met en scène le quotidien de douaniers… et de clandestins

La télé-réalité au service de la politique

Le 13 mars dernier, cette nouvelle émission présentait six agents d’immigration en inspection dans un chantier de Vancouver. Soupçonnant la présence de clandestins au sein des ouvriers, les agents accompagnés de toute une équipe de tournage font une bonne pioche : un homme effrayé, caché dans un placard, est découvert et malmené sous les caméras.

Comme tout projet audiovisuel, des autorisations de diffusion sont signées pendant ces inspections musclées, et certains n’ont même pas le temps de lire les papiers qu’ont leur met sous le nez.

Cette émission, diffusée également sur la chaîne National Geographic, a été approuvée par le ministère de l’Intérieur canadien car elle permet de montrer le dur travail des douaniers. Surtout que les clandestins, toujours selon le ministère, coûtent cher au contribuable et privent des milliers de nationaux d’un emploi.

Faut-il poser des limites dans la télé-réalité ?

Comme son nom l’indique, l’objectif de la télé-réalité est de se faire témoin des réalités du monde actuel, tant dans les relations sociales qu’économiques.

Mais de nombreux abus sont à relever dans ce genre télévisuel des années 2000 : Jade Goody qui, en 2009, est décédée des suites d’un cancer devant les caméras ; en Italie, la première télé-réalité carcérale a été tournée en 2006 ; dernièrement, l’émission Splash avait suscité le scandale suite aux nombreuses blessures durant les entraînements.

Se divertir en regardant des hommes qui souffrent de leur situation et qui n’ont pas choisi d’être clandestins, qui sont surexploités et sous-payés, n’est-ce pas un peu pervers ?

Au Canada, l’opposition est déjà partie en croisade contre cette nouvelle télé-réalité.

Manon Monmirel

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