Dans le Doubs, la mère d’une victime demande le retrait de la silhouette plantée au bord de la route, à l’endroit exact de l’accident mortel de son fils
Sur le bord des routes nationales et des départementales, les conducteurs peuvent apercevoir des formes humaines noires. Pour chacune de ces silhouettes, une victime d’un accident de la route. Dans le Doubs, les routes arborent 32 silhouettes dont celle d’un homme de 35 ans, qui s’était endormi au volant en rentrant de chez ses parents. Or aujourd’hui, la mère de la victime ne supporte plus de devoir passer devant cette silhouette, dès qu’elle rentre chez elle.
Un outil pédagogique
Marie-Louise a donc demandé le retrait du panneau auprès du conseil général mais celui-ci ne devrait pas faire droit à sa demande, comme l’explique Claude Jeannerot, le président du conseil, au micro de RTL. Je comprends la douleur de cette mère, mais en même temps, ce n’est pas un mausolée à la mémoire de la victime. On est là sur le domaine public, c’est un outil pédagogique d’une politique que nous avons choisi. Ça ne peut pas être décidé au gré des avis de nos concitoyens. Je la recevrai et je pense qu’elle peut entendre l’argument de la collectivité
.
Cela fait maintenant un an que le département du Doubs a mis en place cette politique de prévention, courante dans plusieurs départements de France. Pourtant rien n’indique que la présence des silhouettes diminue le nombre d’accident de la route. Pour Claude Jeannerot toutefois, cette politique vise à faire réagir les conducteurs et il refuse d’y impliquer les familles des victimes. Cette famille a cette réaction, d’autres ont un avis inverse. Elles me disent : si la mort de notre proche peut éviter d’autres morts, c’est bien
. La silhouette noire du fils de Marie-Louise devrait donc rester en place.
Laure Estival
Clique sur « J’aime » pour t’abonner à la page Facebook MCE