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Fraude fiscale : un document prouve les dires de Pierre Condamin-Gerbier

Après les dires de l’ancien associé de la banque Reyl à Genève, Pierre Condamin-Gerbier, une enquête s’ouvre sur l’établissement

MCE vous l’annoncait il y a deux jours, l’ancien associé de la banque Reyl à Genève avait affirmé détenir une liste de ministres et anciens ministres qui auraient eu des comptes non-déclarés en Suisse. Après avoir affirmé très calmement détenir une liste de la plus haute importance, les dires de Pierre Condamin-Gerbier ont été confirmés par un document datant de 2008, qui prouve qu’un banquier suisse a bien géré les comptes de politiques français.

Une enquête a été ouverte et Europe 1 a eu accès en exclusivité à un compte-rendu d’une réunion dans un cabinet d’avocats parisiens de la banque Reyl, signé de la main de Pierre Condamin-Gerbier qui confirme les propos du banquier. Le parquet de Paris a donc choisi d’ouvrir une information judiciaire contre X qui vise les activités de la banque de Genève, Reyl, a-t-on appris de source judiciaire. Une enquête a été ouverte pour blanchiment de fraude fiscale, selon la même source, qui a été confiée au juge Renaud van Ruyumbeke.

« Un acteur important de la communauté politique française »

Le document explique qu’il y a bien eu une transaction entre un homme politique français et un homme d’affaires. Une mention figure : PEP, ce qui signifie « personnalité exposée politiquement ». L’un des deux hommes présentés est un acteur important de la communauté politique française, l’autre est un homme d’affaires et ils sont apparemment, amis de longue date.

Le motif de la transaction est inscrit sur le document, la somme est très importante : 23 millions d’euros. Le nom de l’homme qui souhaite effectuer cette transaction a bien évidemment été changé par un autre, pour préserver son anonymat. Une transaction effectuée à partir de ses propres comptes chez HSBC en Suisse, sur ceux de l’homme d’affaires en question. Tout est fait pour brouiller les pistes, afin d’échapper au fisc.

« Cahuzac n’était pas le seul »

Pourquoi avoir mis les 23 millions sur le compte d’un autre homme ? La raison est simple. En 2008, c’est la période où de nombreuses rumeurs courent à Genève. En effet, une liste de milliers d’exilés fiscaux serait prête à être dévoilée. Tout laisse donc à supposer que l’homme politique aurait voulu disparaître de cette liste de la banque HSBC, d’où la transaction de son argent sur le compte d’un autre homme. Malgré le fait que le nom ait été changé, cela prouve que Jérôme Cahuzac n’est pas le seul homme politique français à avoir eu des comptes non-déclarés en Suisse, malgré les démentis de la banque Reyl.

Clémence Rouvellat

Source : Europe 1

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