L’ancienne candidate à la présidence, Ségolène Royal, a livré une interview exclusive au Monde. Elle revient sur l’année de présidence de François Hollande et parle de « temps perdu »
La présidente du conseil régional de Poitou-Charentes et vice-présidente de la banque publique d’investissement (BPI) invite François Hollande à accélérer sur certaines de ses démarches et principalement sur le chantier démocratique qu’elle considère comme un des facteurs de la déception des Français
. Pour elle cela passe par la réforme concernant le non-cumul des mandats et elle affirme qu’il faut avoir le courage de le faire maintenant
. Ségolène Royal insiste sur deux autres points, notamment la mutation écologique qui est un secteur très important qu’il ne faut pas délaisser vu le travail que font les collectivités territoriales de leur côté. Enfin, le dernier chantier fondamental reste l’économie sociale et solidaire. La vice-présidente de la BPI parle alors de temps perdu
, des mots difficiles à l’intention du président.
Des reproches
Dans son interview, l’ancienne candidate à la présidence ne lésine pas sur les mots, elle explique sa façon de voir les choses, et comment elles auraient dû être menées à bien : Là, il aurait fallu aller beaucoup plus vite : le mariage pour tous aurait dû être fait l’été dernier, de même que la réforme de la décentralisation. Il fallait réformer par ordonnances dès le début
, des explications jugées simples, et des actions bien plus faciles à dire qu’à faire. Pourtant, Madame Royal relativise et essaie de voir les choses positivement: Regardons l’avenir et réussissons les cent premiers jours de la deuxième année
, cent jour qui font allusion à ceux de la présidence de Franklin Roosevelt.
Un avis sur la moralisation de la vie publique
Madame Royal s’insurge après les mesures de moralisation prise par le président, que certaines personnes de gauche critique la volonté de transparence du président, qu’elle juge très courageux
et réactif
. Sur ce point, Ségolène Royal est totalement d’accord avec François Hollande, et souhaite même aller plus loin dans la démarche : je dis même allons plus loin, en exigeant par exemple la publication des patrimoines de tous les dirigeants d’entreprise dans lesquelles l’Etat a des participations
. Des paroles qui restent, et l’ancienne candidate attend elle aussi du changement. Madame Royal attend la conférence de presse du chef d’état prévue pour jeudi 16 mai.
Clémence Rouvellat
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