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Journée de l'abolition de l'esclavage : une commémoration oubliée des médias ?

Depuis 2006, le 10 mai est devenue la Journée commémorative de l’abolition de l’esclavage en France métropolitaine sous l’initiative de Jacques Chirac. Pourtant, les médias semblent se désintéresser de cet événement historique et fondamental

En janvier 2006, Jacques Chirac a prononcé un discours à l’Élysée devant un parterre de journalistes : C’est aujourd’hui l’ensemble de la mémoire de l’esclavage, longtemps refoulée qui doit entrer dans notre histoire, une mémoire qui doit être véritablement partagée.

Porté également par l’ex-députée de Guyane, Christiane Taubira, ce projet consistait à honorer la mémoire des esclaves, et à assumer une période que l’on pourrait considérer comme obscurantiste pour la France et désastreuse pour l’Afrique qui porte ce fardeau jusqu’aujourd’hui.

Certains hommes politiques comme Léon Bertrand, ex-inspecteur général de l’Éducation nationale dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy, ont regretté qu’une date de commémoration identique pour la France métropolitaine et les DOM-TOM n’ait pas été décidée.

Silence radio

Malheureusement, l’engouement pour cette Journée commémorative n’a pas été suivi par les médias.

En effet, en ce jour du 10 mai, peu de chaînes télévisées ont prévu une programmation en faveur de la Journée de l’abolition de l’esclavage : sur TF1, vous pourrez suivre les rebondissements des Experts puis l’émission Vendredi, tout est permis avec Arthur ; sur France 2, en première partie de soirée est diffusée la série Candice Renoir.

Même la chaîne culturelle auto-proclamée n’a pas daigné traité le sujet de l’esclavage en programmant deux films Kaddish pour un ami et Le Marché de l’amour.

Seule la chaîne France Ô a décidé de diffuser dès 21h50 des émissions spéciales « abolition de l’esclavage ».

Un passé difficilement acceptable

Diffuser des reportages sur les Résistants et le message de Charles de Gaulle sur la BBC est sans doute plus facile pour les médias français, ainsi placés du bon côté de l’Histoire.

Mais regarder en face ce que fut la Traite négrière, commencée au Moyen-Âge par l’empire Ottoman et continuée par l’Europe au XVe siècle, et en assumer son histoire semble ne pas attirer les téléspectateurs.

Pourtant, cette Journée commémorative ne célèbre pas la mémoire de l’esclavage mais bel et bien son abolition. Elle célèbre les philosophes comme Diderot, les hommes politiques comme Toussaint Louverture, qui auront eu le courage de défendre leurs idéaux et de se battre pour la Liberté.

En ce 10 mai 2013, la Journée commémorative de l’abolition de l’esclavage a commencé, mais peu de personnes n’y accordent de l’intérêt.

Manon Monmirel

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