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Attentat de Paris: La filière djihadiste d’un terroriste du Bataclan en procès

Attentat de Paris: La filière djihadiste d'un terroriste du Bataclan en procès

Le procès de la filière djihadiste de Strasbourg s'ouvre à Paris aujourd'hui. Un terroriste du Bataclan appartenait à ce réseau.

Partis en Syrie pour faire de l’humanitaire, jurent-ils. Dix djihadistes de la « filière de Strasbourg » passent en procès à Paris. Âgés de 24 à 27 ans, et nés en Alsace, ils avaient rejoints la Syrie de décembre 2013 à avril 2014. Interpellés et incarcérés en mai 2014, ils seront jugés jusqu’au 7 juin par le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de terrorisme. Ils encours jusqu’à dix ans de prison. Sur les dix membres de ce groupe d’amis originaire de Strasbourg et de Wissembourg, seuls sept d’entre eux sont volontairement rentrés n France.

Trois fratries dans la filière de Strasbourg

Mourad Fares, longtemps figure de recruteur n°1 de combattants vers la Syrie, a joué un rôle décisif dans leur départ. Comme bien souvent, la filière djihadiste s’organise autour de plusieurs fratries. Peu de temps après leur arrivée, l’une d’entre elle trouve la mort. Les frères Mourad et Yassine Boudjellal ont été fusillés par des rebelles alors qu’ils étaient en poste à un barrage près d’Alep. Après un séjour de deux à trois mois, et avant la proclamation officielle du « califat » du groupe Etat islamique en juin 2014, tous rentrent en France. Seule exception : Foued Mohamed-Aggad reste en Syrie et « part dans son délire », selon le récit de l’un des prévenus. Celui-ci a fini par revenir en France, mais dans la peau d’un terroriste. Il a été identifié comme l’un des assaillants du Bataclan qui ont fait 90 morts le 13 novembre. Le procès des sept membres restants de cette filière djihadiste, dont Karim Mohamed-Aggad, frère aîné du terroriste de attentats de Paris, débute aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Paris.

Entraînements militaires

Entièrement pris en charge par l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ils sont soumis à des « entraînements » physique et militaire. Si certains nient avoir touché des armes, des photographies montrent le contraire. Ils apparaissent en tenue de combat munis d’une kalachnikov. Déplacé de nombreuses fois, ils transitent par différentes villes syriennes. Certains participent à des tours de garde, quand d’autre se cantonnent à des tâches ménagères. « Ce n’est pas le Club Dorothée là-bas », ironise Karim Mohamed-Aggad. Le projet humanitaire initial semble désormais très loin.

Filière terroriste ou jeunes naïfs ?

« On s’est fait avoir par de belles paroles. On a utilisé l’islam pour m’attirer dans un piège à loup. Et arrivé là-bas, je me suis aperçu que les gens n’avaient rien à voir avec l’islam. Mourad (Fares) s’est servi de nous, je crois », explique l’un d’entre eux. Auditionnés à plusieurs reprises depuis leur arrestation en mai 2014, les dix prévenus assurent avoir fait preuve de naïveté. Certains d’entre eux avaient même demandé à leur parents de les aider à fuir. Mais ce n’est pas le cas de tous. « Personnellement, je savais quand même que c’était dangereux, que c’était pas le monde des Bisounours et qu’il faudrait sans doute prendre les armes pour se défendre contre l’armée de Bachar », nuance un autre. La dérive meurtrière qu’a conduit Foued Mohamed-Aggad jusqu’au Bataclan démontre toutefois l’importance de cette filière djihadiste.

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