Actualités
Partager sur

La Une sur Laurent Fabius est une « faute déontologique grave » pour les personnels de Libération

La Une de Libération du lundi 8 avril, colportant la rumeur d’un compte bancaire en Suisse appartenant au ministre Laurent Fabius ne passe pas. Lancer une telle information sans la vérifier est une « faute déontologique grave » pour les personnels de Libération. La responsabilité de Nicolas Demorand est à nouveau engagée

Rien ne va plus chez Libération. La diffusion hier d’une information diffamante sur la base d’une simple rumeur provoque la colère des employés du journal. En effet, le quotidien national a écrit que le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius possèderait un compte en Suisse en se basant uniquement sur une piste explorée par Mediapart. Une attitude qui avait fait sortir de ses gonds Edwy Plenel qui a accusé le journal de perdre la tête en prétendant démentir une non-information du site qu’il dirige. Une faute déontologique grave pour la Société Civile des Personnels de Libération (SCPL) qui n’a pas manqué de fustiger cette erreur de journalisme.

Dans son communiqué intitulé « La faute », la SCPL déplore que Libération ait relayé ce matin une rumeur sans fondement sur un prétendu compte en Suisse de Laurent Fabius, avec pour effet de l’accréditer. Notre travail de journaliste ne consiste pas à rendre publique une rumeur, mais à enquêter pour savoir si elle correspond à des faits. Ce travail élémentaire n’a pas été fait. Un communiqué qui vise directement Nicolas Demorand qui occupe aujourd’hui les postes de président du directoire et de directeur de la rédaction de Libération. Une situation inédite pour le journal que les membres de la rédaction ne digèrent pas.

Les personnels de Libération veulent l’élection d’un directeur de la rédaction

Pour la SCPL, cet épisode dommageable à l’image de Libération, engage la responsabilité de Nicolas Demorand et illustre une nouvelle fois la mauvaise gouvernance du journal. Les employés du journal profitent de cette erreur pour réclamer en urgence, l’élection d’un directeur de la rédaction de plein droit, en vertu des statuts de l’entreprise. Un vote réclamé par 94% de l’équipe depuis le 19 mars.

Nicolas Demorand va devoir une fois de plus affronter les membres de sa rédaction qui demandent l’abandon d’une de ses deux casquettes incompatible avec la pérennité de la ligne éditoriale du journal. L’affaire risque de ne pas en rester là.

J. L.

Afficher +