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13 personnes attaquent l'État en justice à cause de contrôles au faciès

Treize personnes, étudiants et salariés, âgés de 18 à 35 ans, ont décidé d’attaquer l’État et le ministère de l’Intérieur en justice ce mercredi, s’estimant victimes de contrôles au faciès discriminants

Selon les plaignants, il y a encore trop de contrôles injustifiés.

La police des polices attentiste

Me Félix de Belloy, l’avocat des treize personnes concernées par les contrôles de police abusifs, explique que ces individus ne sont pas des militants, mais qu’ils se sont rapprochés du Collectif contre le contrôle au faciès afin de porter leur plainte.

Bocar, l’un des treize plaignants, raconte sa mésaventure. Il raconte avoir subi un contrôle musclé, à Saint-Ouen en banlieue parisienne. Je sortais du quartier de mes parents. Un policier me prend par un bras, il m’emmène dans un coin, il me met contre un mur. Quand je demande pour quel motif je suis contrôlé, il ne m’en donne aucun. Quand j’essaie de me retourner, il me menace avec un taser, raconte le jeune homme à la peau noire. Bocar a déposé une plainte auprès de l’Inspection générale des services, autrement dit, la police des polices, mais elle est restée sans réponse.

C’est pour la kyrielle de gens qui sont contrôlés de façon humiliante, fouillés, palpés parfois au niveau des parties génitales, explique le plaignant. Quand on est contrôlé, il n’y a aucun justificatif qui est donné. Les policiers peuvent contrôler qui ils veulent, quand ils veulent, sans rendre des comptes, c’est totalement opaque, ajoute-t-il.

En effet, les contrôles sont confrontés au problème de l’opacité. François Hollande avait assuré vouloir lutter contre le délit de faciès, lors de la dernière présidentielle, et avait proposé la remise d’un récépissé lors de chaque contrôle d’identité. L’idée a finalement été abandonnée.

Selma Mihoubi

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