Que ce soit à travers la série "The Walking Dead" ou les Zombie Walk, la figure du mort-vivant connait un véritable succès dans notre société.
Depuis maintenant de nombreuses années, le zombie connaît un succès grandissant. Lors de sa diffusion, la série The Walking Dead était le programme le plus regardé le dimanche soir Outre-Atlantique. D’autres part, les fameuses Zombie Walk se développent de plus en plus en Europe.
Le zombie, une figure devenue mainstream
Pour Paul Clément, fondateur du site My Zombie Culture, le mort-vivant a acquis une véritable notoriété ces dernières années en raison des peurs qui secouent les sociétés occidentales.
« La figure du zombie trouve un véritable échos dans nos peurs, irrationnelles ou non. Ensuite, il est vrai que la série The Walking Dead a vraiment fini de faire d’une figure au départ réservée à un cercle restreint d’amateurs d’horreur et de films de série B, une véritable icône mainstream. Le zombie est devenu grand public, on ne peut plus le nier. Son succès est tel qu’il est finalement devenu un incontournable culturel pour la jeunesse ce qui forcément continue à amplifier le phénomène. » Déclare Paul Clément.
Un spectre de l’apocalypse
Géraldine Foin, doctorante en sociologie, met le doigt sur le lien qui existe entre le succès du zombie et les fantasmes de fin du monde ou encore les visions catastrophistes. « Ce succès émane de plusieurs sources : le rapport entre le zombie et le survivant, la société contemporaine et le fantasme de la fin du monde. Les protagonistes de ces fictions sont des survivants et nous voulons croire que, nous aussi, nous survivrons. Dans cette logique-là, le côté scénaristique des films ou des épisodes de série-tv est crucial : Dans cette situation, qu’est-ce que je ferais ? »
Pourtant les récits sur l’apocalypse ne sont pas nouveaux. La sociologue explique qu’on serait passé d’une vision purement religieuse à une projection où l’homme occupe le centre. « En tout temps, l’homme a toujours évoqué l’apocalypse, que ce soit dans des ouvrages religieux ou dans des fictions. Dans notre contexte actuel, la fin du monde ne viendrait pas par la main de Dieu, mais par celle de l’Homme. Quelques exemples peuvent illustrer mon propos comme la peur de l’apocalypse nucléaire pendant la guerre froide, mais il n’y a pas si longtemps, en 1986 lors de l’explosion du réacteur de la centrale de Tchernobyl ou l’accident nucléaire de Fukushima de 2011. » Ajoute-t-elle.
L’origine du zombie lui-même viendrait de la main des hommes et non pas de l’extérieur. La science joue en général un rôle clé dans son apparition. « Les zombies sont très souvent créés par l’Homme, des scientifiques que l’on imagine très bien en veste blanches, concevoir des virus dans des laboratoires. Ce fut le cas pour la série de jeux vidéo Resident Evil où c’est la société Umbrella Corporation qui avec son armée de scientifique créa le virus T. » Indique Géraldine Foin.
The Walking Dead: le zombie, un symbole de masse
De son côté, l’écrivain Vincent Paris – auteur de Zombies: Sociologie des Morts-Vivants – voit dans le succès du zombie un véritable symptôme de l’égalitarisme qui règne dans le monde occidental.
« Le zombie est, de tous les récits de fin du monde (prophéties Mayas, Nostradamus, Millénarisme, etc.), le mieux adapté à la société moderne et actuelle. Il a du succès parce qu’il est adaptée à notre monde, où la science occupe une place importante, et aussi parce que le zombie est, comme notre univers social, inclusif. Le zombie ne discrimine personne. Tous sont à risque. Le zombie n’est pas élitiste, il ne fait pas de distinction entre les cultures, l’ethnicité, l’identité, l’âge, l’orientation sexuelle, le genre, etc. Il est, en ce sens, moderne et démocratique. C’est cela qui explique son succès. » Raconte-t-il.
Les fans de zombies devront patienter jusqu’au 21 août prochain pour découvrir l’épisode 8 de la saison 2 de Fear The Walking Dead sur AMC. Cliquez ici pour voir la bande-annonce.
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