Au delà de la série "The Walking Dead", la jeunesse affiche de plus en plus son attirance envers les zombies. MCE vous donne des clés d'explications.
Alors que The Walking Dead entamera à la rentrée sa septième saison, une bonne partie de la jeunesse semble vouer un véritable culte au phénomène zombies.
Le zombie, un marqueur identitaire pour la jeunesse?
Si la naissance du phénomène ne date pas d’hier, l’émergence du zombie parmi la jeunesse est en partie liée à l’autonomisation de la culture chez les jeunes, qui prennent de plus en plus leurs distances avec leurs parents. Le zombie fait l’objet d’un vide et apparaît comme un symptôme de pourrissement de la société.
« À travers la massification scolaire et la démocratisation de l’accès aux pratiques et consommations culturelles, s’en suivent l’accentuation d’une mutation et d’un fossé entre la culture de masse et la culture scolarisée. La culture ne se transmet plus des parents et de l’école vers la génération suivante. Au contraire elle obéit à un processus de transmissions entre les pairs via ces nouveaux outils informatiques et de communications : la culture est relayée par les médias. » indique Géraldine Foin, doctorante en Sociologie. L’âge et le sexe semblent prendre aujourd’hui davantage de place dans l’assimilation de la culture que l’origine sociale.
« On assiste à l’autonomisation des pratiques culturelles, ainsi qu’à leur caractère exclusif, qui sont propres aux jeunes générations. Cela se vérifie dans de nombreux secteurs tels que la radio, les nouvelles technologies, la musique, les sorties nocturnes, les jeux vidéo, internet (chats, forums, blogs), la presse qui consacre certains de ses magazines à un jeune lectorat. Parce qu’ils [les secteurs culturels] rappellent que certaines pratiques culturelles sont spécifiques d’un public juvénile, nous supposons que la jeunesse dispose d’une culture commune. Ces transformations culturelles, ainsi que les relations au sein de la famille ont renversé la hiérarchie culturelle traditionnelle. » Ajoute Géraldine Foin.
On peut notamment avoir des illustrations de ces marqueurs culturels lors de fêtes comme Halloween, ou encore les Zombies Walks, qui se déroulent désormais dans une multitude de grandes villes occidentales.
The Walking Dead: Une parabole de la crise actuelle?
Contrairement à d’autres films ou séries de zombies, l’oeuvre de Robert Kirkman met davantage l’accent sur les capacités des humains à survivre que sur l’apparition et la nature des zombies. « L’environnement d’un monde attaqué par des morts-vivants met en avant la vision d’une société en ruine – qui est une image pessimiste des sociétés occidentales : qu’il est impressionnant de voir des villes détruites et abandonnées, de se rendre compte que les prisons puissent devenir des foyers sécurisants. »
Pour Paul Clément, fondateur du site My Zombie Culture, la popularité que connaît le Zombie parmi les jeunes est liée à la peur et l’anxiété face à l’avenir. « Le Zombie trouve un véritable écho dans nos peurs, irrationnelles ou non. Ensuite, il est vrai que la série The Walking Dead a vraiment fini de faire d’une figure au départ réservée à un cercle restreint d’amateurs d’horreur et de films de série B, une véritable figure mainstream. Le zombie est devenu grand public, on ne peut plus le nier. Son succès est tel qu’il est finalement devenu un incontournable culturel pour la jeunesse ce qui forcément continue à amplifier le phénomène. »
Les fans de The Walking Dead devront patienter jusqu’au 9 octobre prochain pour découvrir le premier épisode de la saison 7 sur AMC.
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