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The Walking Dead: une étude sérieuse sur les zombies?

The Walking Dead: une étude sérieuse sur les zombies?

Suite au succès de The Walking Dead, le médecin légiste Philippe Charlier c'est penché sur la question du mythe des zombies: "comment en est-on arrivé là?"

Philipe Charlier est un médecin légiste, certes, mais il est également un anatomo-pathologiste et un paléopathologiste français de talent. Il s’est penché sur les morts-vivants depuis quelques années suite aux succès mondial de la série The Walking Dead. La question centrale de sa thèse est toute simple: « de quelles angoisses les zombies sont-ils l’exutoire ? »

The Walking Dead: un fantasme morbide?

Selon l’étude que le succès de The Walking Dead à entraîné, Philippe Charlier nous dit que:

« Depuis bientôt un siècle, les zombis ont servi d’archétype à la crainte du retour des morts. Ils représentent autant la personnalisation des altérations physiques post mortem (normalement invisibles car cantonnées à l’intérieur du cercueil) que la crainte des erreurs de diagnostic de décès (fausse déclaration de mort avec inhumation injustifiée).

Dans l’imaginaire occidental, ils ont servi d’exutoire aux angoisses et aux fantasmes les plus crus et parfois les plus farfelus. D’abord limités à la zone géographique des Caraïbes, les zombis vont ensuite devenir un copier/coller du mythe du vampire, et se diffuser massivement au continent nord-américain. Pour preuve, la profusion de films ou de séries télévisées ayant trait au phénomène des zombis, principalement issus de l’industrie cinématographique américaine : Vaudou. I walked with a Zombie (Jacques Tourneur, 1943), La Nuit des morts-vivants (George A.Romero, 1968) qui s’érige en parabole des maux de l’Amérique, la saga Resident Evil, la série télévisée The Walking Dead (cinq saisons au total, et un véritable succès planétaire), etc.

Mais ces êtres monstrueux n’ont en fait rien à voir avec le véritable zombi, celui du vaudou haïtien. Ils représentent plutôt une sorte d’actualisation du mythe médiéval du spectre putréfié (le « revenant putride ») : ces morts-vivants sortent de terre, poursuivent hors le sol leur putréfaction et transforment les humains en zombis par simple contact ou morsure. Pour survivre, ils doivent tantôt manger des cerveaux, tantôt sucer du sang… Comme si la zombification était une maladie transmissible, sorte d’allégorie moderne de la peur ancestrale de la peste. »

The Walking Dead: quelle signification exacte?

Le terme « zombie » revêt trois significations assez proches les unes des autres :

« La première, qui n’est plus acceptée dorénavant, renvoie aux petits enfants morts sans baptême, dont on capte l’âme pour se porter chance.

La deuxième correspond à un esprit fantôme qui, volé au cadavre au moment de sa mort, circule, détaché d’un corps, comme une âme errante. Il peut être de forme humaine ou n’avoir aucune forme particulière, comme un nuage animé.

Enfin, le dernier type – et le plus communément admis – est l’individu à qui un poison a été administré, qui le met dans un état cataleptique. On le fait alors passer pour mort et on l’enterre, avant de l’exhumer du cimetière deux ou trois jours plus tard pour le produire comme zombi. »

Cette étude passionnante mérite qu’on s’y penche davantage!

« Je suis donc parti réaliser une enquête anthropologique sur les traces de ces êtres entre deux mondes. Une enquête anthropologique entre vie et mort. »

C’est avec cette phrase que Philippe Charlier conclu son introduction, et donne envie au lecteur potentiel d’acheter son livre!

Extrait de « Zombis-Enquête sur les morts-vivants », de Philippe Charlier, publié chez Tallandier éditions, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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