Culture
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Gossip Girl: à quoi pourrait bien ressembler le reboot ?

Vision des relations, plus d’inclusivité et aussi moins de dramas… Qu'est ce qui nous attend dans le reboot de Gossip Girl ?

Hello, jeunesse dorée de Manhattan, ici Gossip Girl… enfin, MCETV plutôt ! Vous n’êtes pas sans ignorer que la série culte des années 2000/2010 signe son grand retour avec un reboot très attendu. Une nouvelle version de la série a en effet été commandée par HBO Max. Et devrait débarquer sur nos écrans le printemps prochain. Mais à quoi cette nouvelle mouture pourra bien ressembler, pour au mieux coller avec l’actualité ? Place aux spéculations. Et, pendant qu’on y est, à ce qu’on ne souhaite surtout pas voir !

Mère légitime de Riverdale ou Pretty Little Liars

Mais avant d’étaler notre propos, sans doute faudrait-il commencer par rappeler aux plus jeunes/moins informés ce qu’était Gossip Girl. Soit le portrait quotidien de la jeunesse uppée de New-York, avec les meilleures amies/ennemies Serena et Blair, it-girls avant l’heure. Le beau (mais fade) Nate, au cœur de ce duo aux prémices de la fiction. Le pervers narcissique Chuck, sur lequel nous reviendrons plus en détails dans les prochaines lignes. Et, pour mieux nous représenter, les prolos Dan et sa petite frangine Jenny. (Enfin présumés prolos, puisque leur père est une ex-star du rock et qu’ils vivent dans un immense loft bobo à Brooklyn…) Que du beau monde au physique de mannequin et aux pièces de créateurs cachant à peine la pub faite aux marques.

C’est que la série avait un vrai pouvoir d’influence, et a fait connaitre nombre de tendances. Pour le meilleur et pour le pire, du bandeau pour les cheveux de bourgeoise étriquée au mobile à clavier et/ou clapet. Même si, ce qui l’a rendu culte, reste son côté soap hautement assumé. Avouons-le : l’intrigue n’a pas tenu la route plus d’une saison. Se transformant en joyeux foutraque digne des Feux de l’Amour, où des persos passaient de vie à trépas. Pour mieux revenir quelques chapitres après, comme si de rien n’était ! (En ce sens, une kyrielle de programmes plus actuels comme Riverdale ou Pretty Little Liars lui doivent beaucoup).

Et quoi d’autres dans Gossip Girl ?

Ajoutez à cela une romance entre quasi chaque perso (petite pensée à tous ceux qui n’ont pas digéré le couple Dan/Blair). Et une légère critique de la société, des on dit, des carcans. À Dan et Jenny, « pauvres » mais artiste, de prouver qu’ils méritent le succès. Et à Gossip Girl,
de délivrer tous les plus lourds secrets des ados, redéfinissant les limites de la décence et de la vie privée… Le reboot devrait aussi repenser ces règles avec l’apparition de réseaux sociaux comme Snapchat. À l’époque de la série, « GG » n’était qu’un blog délivrant des alertes à ses fidèles. La nouvelle « big sister » aura, à n’en douter, Insta, Twitter et consorts. Voire même le dark web. Après tout, le geek, c’est chic désormais.

Gossip Girl, une série peu inclusive

Vous l’aurez peut-être observé, parmi ces nombreuses qualités, nous n’avons guère cité son ouverture d’esprit. Tout simplement car Gossip Girl n’en avait pas des masses. Les persos étaient tous ou presque hétéro, blanc et cisgenre. Et n’osez guère parler de respect de soi, de féminisme ou de matriarcat : à croire qu’à l’époque, cela n’existait pas ! Il y avait bien Erik, le frère cadet de Serena très gay, mais très discret pour ne pas dire absent dans l’intrigue. Ou encore Vanessa, Jessica Szohr qui est métisse hongroise/afro-américaine. Mais c’est à peu près tout. Pas de perso racisé, handicapé, ou un minimum curieux sexuellement…

Alors que dans le livre éponyme, dont la série est très librement inspirée, Dan et Jenny ont des relations homosexuelles. Et Blair cultive une attirance étrange et ambiguë envers Serena. Pourquoi ne pas avoir conservé ces éléments ? Peut-être que les scénaristes avaient jugé que le public de l’époque n’était pas prêt pour tant de diversités. Gageons que les showrunners derrière le reboot, eux, auront moins froid aux yeux. Il le faudra bien, pour exister face à des petites pépites pour teenager comme 13 Reasons Why ou Euphoria, mettant en valeur des persos dits issus de minorités.

Chuck et Blair, le couple qu’on ne peut plus voir en peinture

En revanche, parmi les éléments qu’on ne veut plus, mais alors vraiment plus voir… dur de passer outre la relation archi-toxique entre Chuck et Blair. Vendue par une constellation de fans un peu candides comme un « relationship goal » (ou un but amoureux à atteindre), il est bon de qualifier leur binôme pour ce qu’il était vraiment. Un tandem dangereux, dévastateur voire auto-destructeur. Le perso de Chuck à lui seul est un puits à pépins. Dès le tout premier épisode, il tente de violer Serena et Jenny (qui a alors 14 ans).

Par la suite, il fera vivre à Blair un roller-coaster d’émotions et d’humiliations. Où, à son sommet, il l’échangera aussi même contre un hôtel. Un joli minois, du charisme et une voix chaude ne font pas tout. Le dandy a beau avoir de chouettes outfits, il n’a rien de génial. Alors, chères lectrices, chers lecteurs, cessez de voir là un rêve irréalisable. Dans la vie réelle, si Chuck existait, il ne serait rien d’autre qu’un cauchemar.

Mélissa Chevreuil

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