Culture
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Josman: « Je n’ai pas pour objectif qu’on me reconnaisse dans la rue » (interview)

Josman: "Je n’ai pas pour objectif qu’on me reconnaisse dans la rue" (interview)

Petit à petit il se fait un nom au sein de la scène du hip-hop français. Josman est un rappeur originaire du Cher que nous avons alors décidé de rencontrer.

Qui est donc Josman, ce jeune rappeur français au début de carrière prometteur et qui fait le buzz avec ses clips « Dans le vide », « La Cage » ou encore « Doobie » ? Voici son portrait pour MCE TV !

Les origines

C’est à l’âge de 6 ou 8 ans et aux côtés de sa grande soeur que Josman a expérimenté la musique pour la première fois. « Elle écoutait pas mal de musique quand elle faisait le ménage, elle mettait le son à fond » explique le jeune MC, le sourire aux lèvres. « C’était plutôt R’n’B et soul, des trucs comme ça… Je me souviens qu’elle écoutait beaucoup Brandy. La musique me parlait ».

Quelques années plus tard, vers 14 ou 15 ans, Josman a eu l’occasion d’essayer de créer sa propre musique. « J’avais un cousin qui avait un logiciel pour faire des instrus et donc j’ai commencé comme ça. Ensuite je me suis dit que peut-être que je pourrais commencer à rapper et écrire mes textes ». Mais le jeune adolescent est loin des grandes villes et des scènes hip-hop underground. A Vierzon, dans le Cher, les open-mics ne courent pas les rues.

« J’ai commencé le rap à la fin du collège. Je faisais ça dans ma chambre, caché, je faisais en sorte que mes parents ne m’entendent pas. En fait, je trouvais ça bizarre : je savais que le rap que j’écoutais, il ne fallait pas trop l’entendre. Je me souviens, en 2006, j’écoutait Skyrock à la radio, ma mère a entendu un son de Booba et elle a pété un câble » !

Les open-mics

Josman prend confiance en lui et va plus loin. Du simple kiff dans sa chambre, il décide de dévoiler ses créations lors de différents open-mics. « J’ai découvert par le biais d’un pote que le rap c’est aussi un sport, qu’il y avait des compétitions et qu’il fallait être le meilleur. Je me suis dit que ça serait pas mal de se confronter un peu partout ». Et c’est ce qu’il a fait !

En 2013, le jeune rappeur remporte le End Of The Weak Paris. « J’ai découvert cette compétition sur internet une semaine avant d’y aller (…) Avant, j’avais déjà gagné deux ou trois trucs. Pour moi, c’était juste une victoire en plus ». Loin de se vanter, le MC considère que ces victoires n’ont pas changé sa vie et ne lui ont apporté que très peu de notoriété, mais plutôt un « succès d’estime ».

La notoriété

Josman est un rappeur terre-à-terre et réaliste. Malgré des compteurs de vues qui explosent sur Youtube, le MC ne se fait pas d’illusion. « Je ne me suis jamais dis que je pouvais vivre du rap.j’en vis à moitié et je profite de l’occasion. Mais je n’ai toujours pas changé de façon de travailler. (…) Je n’estime pas avoir percé, je ne sais pas ce que ça veut dire en réalité. Il n’y a pas énormément de choses qui ont changé ».

Non, Josman ne se prend pas la tête. « Ma vie c’est la même : je fais toujours mon son dans ma chambre. J’ai toujours mon ordi et mon micro. J’ai les mêmes potes. Pour moi, la seule différence c’est quand je regarde le nombre de vues, et il y a aussi plus de concerts ».

Et puis, quand on creuse un peu, on se rend compte que le MC a peut-être un peu peur du succès. Il explique : « Je suis certainement dans le déni. Je prends mes distances avec les gens qui reviennent que par intérêt. Mais je n’ai pas pour objectif qu’on me reconnaisse dans la rue, pour moi c’est de la poudre aux yeux« .

Un style décalé

Dès les premiers morceaux écoutés, on se rend compte que Josman évolue dans une dynamique opposée à de nombreux rappeurs d’aujourd’hui. Il n’en fait pas trop et surtout, il n’en rajoute pas. Par exemple, dans son morceau « Prendre l’air », le MC raconte les hauts et les bas d’une relation de couple tout à fait normale.

« En vérité, au fond j’la kiffe / Trop compliqué pour que j’la quitte / Elle se porte bien, enfin j’espère / Y’en a pas beaucoup qui mérite le respect / Putain j’suis un ouf qu’est-ce que j’raconte ? / Non, non franchement c’est une vrai go, et elle s’occupe bien du négro ».

Dans les clips du rappeur, ni grosses cylindrées, ni vixens surexcitées. Josman joue la carte de la simplicité. « J’ai du mal avec la totale netteté ou les effets paillettes. Je trouve que les vieilles caméras, les trucs pas trop stabilisés, c’est plus spontané, plus direct ».

« Je n’ai pas besoin de me mettre en valeur avec des trucs faux. Même si tu as une belle voiture, ça ne fait pas de toi une meilleure personne. Si vraiment tu as gagné beaucoup d’argent et que tu as une Ferrari, mets ta Ferrari dans ton clip, c’est lourd ! C’est cool, mais c’est pas mon truc« . Finalement, Josman est un rappeur tout en simplicité. D’ailleurs, quand on lui demande de qualifier son propre style, il répond « terre-à-terre, spontané et naturel ».

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