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Sortie culture : découvrez le cycle de films « Imaginaire du Grand Paris » au Forum des images en juillet

Rassembler plutôt que morceler, telle est l’envergure du « Grand Pari(s) », projet initié en 2007, alors même que le cinéma se fait écho depuis plus de 20 ans des ramifications entre la ville et sa banlieue. Un nouvel imaginaire naît de cette cité tentaculaire qui prend corps entre Paris et sa périphérie, matériau malléable et fragile pour l’architecte et l’urbaniste, comme pour le cinéaste !

Comment réinventer la notion de ville dans une société qui compte aujourd’hui plus de 60 % de citadins ? Comment redéfinir le territoire de la cité qui, dans les faits, a déjà dépassé le frontières de ses murs d’enceinte ? La « Ville-Monde », espace du développement économique, est aussi le lieu des inégalités sociales. Une dualité qui suscite la réflexion sociologique et, bien sûr, politique… Quand l’urbanisme conditionne la vie des protagonistes, dans leur rapport à l’autre, avec notamment De bruit et de fureur (Jean-Claude Brisseau) ; La Haine (Mathieu Kassovitz) ou encore L’Esquive (Abdellatif Kechiche). De même que l’urbanisme conditionne notre rapport à l’espace et au temps, Les Passagers (Jean-Claude Guiguet) ; La Fille du RER (André Téchiné)… La ville transfigurée devient décor vivant, un personnage à part entière. Évoluant au gré de la civilisation, elle offre aux cinéastes, comme aux spectateurs, matière à voir et à penser.

Durant quatre semaines, le Forum des images consacre une programmation dédiée à cet Imaginaire du Grand Paris, à travers 50 films articulés autour de trois thématiques :
Banlieues plurielles, Enfances des villes et Circulations – Lignes de vies.

Plusieurs temps forts ponctuent le cycle, dont la soirée d’ouverture avec la projection du film Les Nuits de la pleine lune d’Éric Rohmer (2 juillet à 20h). L’une de nos conférences est d’ailleurs consacrée à l’oeuvre de Rohmer, dont le cinéma est profondément marqué par l’architecture et l’urbanisme. Le Forum des images accueille aussi une table ronde sur L’imaginaire de la banlieue. Enfin, le réalisateur Mikhaël Hers vient échanger lors d’une rencontre avec le public.


Bande-annonce Imaginaire du Grand Paris par forumdesimages

A ne pas manquer :

Banlieues plurielles

Le cinéma a forgé depuis ses débuts les images qui ont construit notre imaginaire de la banlieue. On s’y promène parfois le dimanche au bord de l’eau, dans La Belle Équipe (Julien Duvivier – 3 juillet). Tandis qu’avec Deux ou trois choses que je sais d’elle… (Jean-Luc Godard – 2 juillet) et La Ville bidon (Jacques Baratier – 11 juillet), l’urbanisme des grands ensembles et celui des villes nouvelles change le visage de la périphérie de Paris. Ces bouleversements urbains inspirent des polars glaçants, tel Buffet froid (Bertrand Blier – 14 et 26 juillet). Et si le cinéma sur les banlieues populaires a souvent rimé avec malaise social, la banlieue bourgeoise, elle, inspire des comédies grinçantes comme La Femme infidèle (Claude Chabrol – 14 juillet et 25 juillet).

Enfances des villes

La problématique de l’entre-deux-âges est abordée ici. Les personnages se situent entre deux territoires, ce Paris et un autre espace indéterminé qui répond en filigrane à l’âge de l’adolescence, une sorte de banlieue de l’existence. Les titres des films expriment eux-mêmes ce flottement générationnel : Wesh Wesh, qu’est-ce qui se passe ? (Rabah Ameur Zaïmeche – 13 et 16 juillet) ; Laisse béton (Serge Le Péron – 10 juillet) ; Soit je meurs, soit je vais mieux (Laurence Ferreira Barbosa – 16 et 19 juillet) ; ou encore L’Esquive (Abdellatif Kechiche – 3 et 13 juillet).

Circulations – Lignes de vie

Autre projet d’avenir, « Grand Paris Express » souligne que la mobilité est l’un des signes prépondérants de la modernité des villes et de ceux qui y vivent. Au cinéma, les transports sont tantôt affectifs dans Les Passagers (Jean-Claude Guiguet – 12 et 23 juillet) ou Donoma (Djinn Carrénard – 21 et 25 juillet) ; tantôt aliénants, voire violents, La Fille du RER (André Téchiné – 11 et 13 juillet) ou encore L’Autre (Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic – 9 et 16 juillet). Enfin, plus rien ne circule dans la ville de béton ultramoderne et absurde de Jacques Tati, Playtime (23 et 27 juillet).

Table ronde, rencontre et conférences

Table ronde : L’imaginaire de la banlieue – jeudi 4 juillet à 19h
Animée par Xavier Capodano, libraire (Le Genre urbain – Belleville), en présence de Mehdi Charef, réalisateur (Le Thé au harem d’Archimède, Miss Mona) ; Jean Rolin, écrivain (Zones, 1995) ; L’explosion de la durite, 2007) ; Didier Lapeyronnie, sociologue et auteur (Refaire la cité, avenir des banlieues, 2013).

Rencontre avec le cinéaste Mikhaël Hers – mardi 9 juillet à 19h
Dans Memory Lane, sept amis se retrouvent un été dans la ville de leur enfance, une banlieue boisée à l’ouest de Paris…
Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur.

Conférence : Les architectes du Grand Paris – jeudi 11 juillet à 19h
Dix équipes d’architectes se sont engagées à l’origine dans la consultation pour le « Grand Paris, métropole internationale », lancée par Nicolas Sarkozy en 2007. Un retour en images, en présence d’architectes et urbanistes, sur les projets imaginés depuis près d’un siècle pour étendre Paris.
En partenariat avec l’Atelier international du Grand Paris et en présence de Bertrand Lemoine, son directeur général.

Conférence : Éric Rohmer, un cinéaste dans la ville – mercredi 17 juillet à 19h

Dans les années 80, Éric Rohmer tourne Les Nuits de la pleine lune à Marne-la-Vallée et L’Ami de mon amie à Cergy-Pontoise. Retour en images sur l’oeuvre du plus architecte de nos cinéastes, grâce à Philippe Fauvel (université de Picardie Jules-Verne), coauteur avec Noël Herpe du livre Éric Rohmer, le celluloïd et le marbre (Éd. Léo Scheer, 2010).
Suivie de la projection de L’Ami de mon amie.

Informations : Forum des images – Tél. 01 44 76 63 00
www.forumdesimages.fr

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