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Université: l’enseignement français à deux vitesses divise les Français

Université: l'enseignement français à deux vitesses divise les Français

Grandes écoles ou université ? Le choix est souvent compliqué et se révèle être généralement un choix par défaut. Cependant, ce système divise plus profondément les Français qu'on ne le croit.

Il faut souvent faire un choix dans les études supérieurs. Cependant, ce choix se fait rarement par soucis d’orientation. En effet, deux système éducatifs s’opposent en France. Université et Grandes écoles sont ces deux systèmes. Le problème, c’est que l’un est fortement défavorisé par l’autre. les Grandes écoles sont en effet majoritairement représentées dans le catégorie des élites. Tandis que le cursus classique de l’université et majoritairement sous-évalué. Du coup, une cassure se fait en France à l’égard des élites. En effet, souvent accusés de privilèges, les Français sont de plus en plus défiants envers la classe dirigeante du pays.

C’est ce qu’explique Vincent Pavanello, membre du réseau d’experts du think tank Génération Libre. Mais ce dernier ne souhaite pas pointer du doigt les grands Ecoles. « En lieu et place du discours populiste ambiant il faut s’interroger sur les origines de cette hégémonie. Ce qui suppose une réflexion de fond quant à la doctrine anti-sélection qui prévaut encore aujourd’hui dans nos universités et qui légitime la mise en place d’un tirage au sort », explique le spécialiste dans une chronique parue sur Challenges.fr.

Un système éducatif à deux vitesses

En effet, la sélection par tirage au sort à l’université accentue cet aspect de système éducatif à deux vitesses. Servant à ne pas marquer une forme de sélection à l’université, le tirage au sort mais en avant un système de sélection des étudiants, mais en aucun cas par leurs compétences. Alors que la question du mérite est remise en cause au sein de l’université publique, celle-ci se défend d’un point de vue économique. En effet, ne pouvant accueillir tout le monde dans certains cursus, l’université doit passer par une forme de sélection dite équitable. Et cette sélection ne se fait donc pas par dossier… Mais par le hasard.

Du coup, l’enseignement prodigué à l’université est bien moins important pour un recruteur que celui réalisé dans une école sélective. Sur le papier? Peut-être pas. Mais face à un employeur, il est plus avantageux de sortir d’une école privée sélective plutôt qu’une université publique qui accueille les étudiants sans aucun critère de dossier scolaire.

Comment différencier les étudiants issus de l’université ?

Du coup, il est facile de mettre en comparaison les Grandes écoles et l’université. Alors que la seconde ne prend aucun critère de sélection, la seconde nécessite un concours compétitif ou seul les meilleurs y auront accès. Alors que dans les années 70, le taux de diplômés en master était faible, les recruteurs pouvaient aisément se servir. Aujourd’hui, la popularisation de l’enseignement créait une forme d’uniformité ou de nombreux diplômés disposent exactement des mêmes capacités et des mêmes enseignements que leur homologues. Difficile pour une entreprise de trouver la particularité de tel ou tel candidat.

Dans un monde ou l’individualisation de l’être humain prend le pas, il est évident que les diplômés issues de Grandes Ecoles aient un avantage conséquent sur ceux sortis de l’université à diplôme égal. De plus, les grandes écoles ont un coût. Parfois, le choix de l’université se fait par soucis financier. Les classes populaires privilégient donc l’enseignement public et partent donc désavantagées face aux personnes les plus aisées. Autrement dit, ce système « est donc à l’origine d’une plus faible mobilité sociale », explique Vincent Pavanello.

Une sélection à l’université ? Une solution

Que faire donc ? Réintroduire la sélection à l’université ? L’idée germe de plus en plus notamment à droite. Cependant, ce procédé est contradictoire avec leur conviction politique. Mettant en avant le Gaullisme pour apporter une touche de patriotisme dans leur programme, c’est pourtant le premier président de la Cinquième République qui a interdit la sélection à l’université.

L’augmentation des frais d’inscription est aussi souvent évoquée. Cependant, un tel procédé pourrait fermer les études à une certaine classe social et donc ne changerait pas fondamentalement le problème de la division sociale entre les classes aisées et populaires. Cela pourrait d’ailleurs être perçu comme une forme de sélection. Qui plus est, élitiste.

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