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Students Challenge: les résumés des étapes 4 et 5, les vidéos, les classements et le best-of photos

Students Challenge : les résumés des étapes 4 et 5, les vidéos, les classements et le best-of photos

Découvrez les résumés des étapes 4 et 5, les vidéos, les classements et le best-of photos du raid Students Challenge

Avant de découvrir les résumés des étapes 4 et 5 de Students Challenge, regardez les classements en cliquant ici et le best-of photos des étapes 4 et 5 en cliquant ici !

Etape 4 : Marathon 2 – 1ère Journée

Quand la nuit glaciale a enfin laissé place au timide soleil, il me tardait de découvrir, enfin, le premier classement de ce Students Challenge 2015.
Cette année, il y a deux catégories.
Les étudiants, bien entendu.
Et les mixtes.
Voici donc, sans plus tarder, le bilan à aujourd’hui.

Catégorie étudiants :

• Laura Vittot et Dimitri Cetindag, équipage 186
• Alois Zuppinger et Alexandre Bailly, équipage 127
• Sylvain Deschamps et Romain Blard, équipage 150

Catégorie mixtes :

• Laurent Fourcher et Eric Gacon, équipage 121
• Christelle Egreteau et Marie Hélène Gaudin Damy, équipage 157
• Serge Neuville et Pierrick Guibert, équipage 111

Nous verrons très vite comment ce classement évoluera mais je devine déjà que les compétiteurs vont se tenir la dragée haute.
Quand j’ai découvert que deux anciens concurrents, Pierrick et Serge, de l’équipage 111, avaient décidé de devenir partenaires cette année, je ne m’attendais pas à ce que ce soit deux fortes personnalités comme eux. Bons vivants et trublions en chef, Pierrick et Serge forment pourtant une belle équipe.
Je ne suis donc pas surpris de les voir figurer en bonne position du classement.
Le brief de la journée va commencer et il ne s’agit pas de le rater car c’est celui de l’étape marathon. Une étape qui se déroule sur deux jours avec un point de chute nocturne sans autre commodité que la tente et les étoiles. Chaque année, une occasion spectaculaire d’aventure et de joie de vivre.
Ludo recommande donc de bien veiller au plein d’essence et à l’approvisionnement en eau.
Mais impossible d’ouvrir cette journée sans avoir souhaité une bon anniversaire à Marine de l’équipage 104 et Emilien de l’équipage 115.

Nous traverserons la ville de Rissani avant de nous arrêter, dans 3 bonnes heures, au point de départ.
Il recommande donc de ne pas rater le souk du dimanche qui est un concentré d’authenticité marocaine incomparable.
Avant que chaque équipage ne se mette au volant, Ludo prodigue une dernière recommandation :
« Attention, les paysages vont être grandioses aujourd’hui !»
Chaque équipage avisé, il est temps de prendre la route.
Ce que les teams vont découvrir à Rissani est très largement à la hauteur des propos de Ludo.
Cosmopolite, coloré, parfumé. Tout, ici, est dépaysement foudroyant. C’est animé, paisible et très fréquenté. Incroyablement « local ».

Du pur sucre dans cette région où le miel ne se trouve pas seulement dans les pâtisseries mais aussi dans l’air ambiant.
Après quelques achats de produits locaux âprement marchandés par les équipes, nous quittons l’agglomération. Direction la ligne de départ de cette étape marathon.
Chaque équipage est paré et la spéciale du jour s’entame dans un décor de western sec et vallonné.
Il fait maintenant bien chaud.
Le paysage est très impressionnant. Des canyons lointains surplombent des plaines parsemées d’acacias et de massifs de fleurs printanière jaunes, rendant un coté bucolique magnifique à cette étape qui commence.

On pourrait presque imaginer une tribu chevauchante de sioux surgir du sommet des crêtes.
Pas étonnant que le grand sud marocain soit un lieu de prédilection pour les réalisateurs du monde entier.
Les équipages filent au gré de ce lumineux contexte et on distingue désormais les groupes de progression qui se sont formés à ce stade de la course.
Nous passons un premier point de passage sans difficulté, situé au pied d’un douar (sorte de hameau).
Là, les équipages prennent leur cap afin de ne pas prendre la mauvaise des quelques pistes qui se proposent à eux.

Puis ils poursuivent le parcours en longeant une grande palmeraie.
Nous avançons vers le check point n°3 où nous pensons attendre les concurrents.
Le paysage est un des plus beaux que j’aie vu de ma vie et les yeux écarquillés des raiders, conduisant et observant parait un gage d’adhésion totale.
Les groupes sinuent sur ces pistes claires et dégagées en prenant grand soin de bien négocier les nombreuses ornières qui strient leur parcours. Ca monte, ça descend, ça monte… Un joli parcours de montagnes russes.
Au check point 3, nombre d’équipages est passé. La course bat donc son plein et beaucoup jouent la carte de l’efficacité.
Nous décidons donc de mettre plein gaz et de rejoindre le check point n°4 afin de rattraper la tête de course.
Nous doublons nombre d’équipages et j’aperçois Henry Schott et Jeremy Bouvard, équipage 144.
Leurs réactions sont dithyrambiques sur les paysages et la variété des paysages traversés. Leur auguste 205, initialement rouge, a épousé un beige de poussière profond attestant de leur acharnement sur la piste.

Je les laisse repartir rapidement afin de ne pas leur faire perdre du temps sur le road book.
Les paysages continuent de s’enchainer et nos concurrents forment, sur ces immensités, comme des petits points de suspension.
Pour gagner la fin de la course du jour, il faut passer le dernier CP, aux abords duquel nous arrivons.
Sur notre carnet de route, il figure au titre de noir, les plus difficiles à passer.
Cependant, de nouveau sur cette étape, les précipitations de ces derniers jours ont raffermi le sol et chacun traverse sans la moindre anicroche.
C’est un soulagement pour les équipages qui valident leur dernier point de passage avec brio.
Et ce n’est pas aujourd’hui que nous chanterons « à l’oued, à l’oued, je te plumerai » même si « pelle pelle pelle comme le jour » aurait aussi fait l’affaire.
Puis vient la ligne d’arrivée et son espace de soulagement.

Encore que…
Car l’organisation, jamais à court de facéties, a réservé aux concurrents une bien étrange dernière épreuve, statique, en cette fin de première journée de l’étape marathon.
En effet, quelques assiettes d’insectes grillés attendent nos aventuriers du désert.
Un tirage au sort détermine quel insecte sera mangé par chacun des membres d’un team.
Attention ! Refuser engendrera une pénalité de 10 points par membre d’équipage. Soit 20 points gagnés si le duo affronte cette nouvelle gastronomie…
Alors, qui des sauterelles, des vers de palmiers ou des chenilles ? Ou bien qui des criquets ou des vers géants Morio seront savourés par chacun ?
Qu’à cela ne tienne, la presque totalité des équipages se prête au jeu, avec une bonne volonté saisissante, trouvant même le met fade.
Ce sont des guerriers, ils le prouvent une fois encore.

Ce défi ultime parachève l’ambiance bon enfant qui règne. On joue au foot, on écoute de la techno, on en profite pour se faire un en cas, on discute sous le soleil déclinant qui a déjà tanné bien des visages.
Puis un convoi tonitruant se dirige vers le lieu de bivouac, à 200 mètres de là.
On installe les tentes en cercles coordonnés, on prépare les brasiers futurs, on déploie les sièges et on étend les nattes sur le sable. Des réchauds sont extirpés des coffres pendant que des spécialités gastronomiques commencent à se partager entre équipages.

J’aperçois Nathalie Galy, équipage 126, dont c’est la première fois au Maroc et qui, à Meknès déjà, était saisie par la gentillesse des marocains. Nathalie fait équipe avec Jacques, son mari.
Mais là ne s’arrête pas la jolie histoire puisqu’ils font route avec l’équipage 124 composé de Julie Guibert et… Julien Galy, leur propre fils.
Une ballade familiale hors norme en Afrique.
Je jette, au passage, un œil attendri sur la vénérable Simca 1100 de Solène Charavil et Aurélien Bruyère forts satisfaits du comportement de leur transporteur. Il faut dire que Aurélien n’en est pas à sa première aventure de raid dans ce coin du monde.
Pendant que je discutais, une photo de groupe géante s’est organisée au sommet d’une dune et les olas fusent.

Rapidement, le bivouac est stabilisé et sa vie commence à se déployer. Des chemins sont aménagés pour que les uns puissent rencontrer les autres.
Dans quelques minutes, le soleil leur souhaitera une belle nuit et les confiera à la bienfaisante lueur blafarde de la lune.
Ce qui se passe dans le désert, dit on, reste dans le désert.
Nous refermerons donc le rideau de cette journée sur les secrets d’alcôve qui seront échangés à la lueur chaleureuse des feux de camp.
Un peu plus bas, l’organisation veille.

Etape 5 : Marathon 2 – 2ème Journée

La nuit du désert a enveloppé le bivouac d’une demi sphère parfaite incroyablement étoilée dont on aurait pu saisir les points lumineux rien qu’en tendant la main. La lune, en croissant horizontal bombé vers la terre a donné toute l’étendue des légendes orientales à ce spectacle de rêve.
Vers 5h30, l’aube a jeté un dégradé intense filant du jaune au bleu sur le bivouac frémissant.

Déterminé, j’ai réalisé que je n’avais pas de temps à perdre si je voulais profiter des concurrents avant le brief.
Alors j’ai engagé la conversation avec Sylvain Raimbaud et Jules Besnard Fuzeau, équipage 191. Ils me disent qu’ils garderont un souvenir inoubliable, énorme, de cette aventure eux qui, en septembre, hésitaient encore entre l’aviron ou s’investir dans le Students Challenge.

Progressant en groupe avec Florian Carton et Victor Costa, équipage 102, je sonde en même temps de ce coté là, avide de révélations. Je ne cherche pas à orienter quoi que ce soit mais ils précisent même que venir découvrir le Maroc dans ces conditions vaut tous les tourismes classiques du monde.

Ces deux équipages se sont pris au jeu du classement tout en vivant une superbe expérience de communauté. Un bel esprit que je salue avant, justement, d’aller en quête du classement du jour.

Dans la catégorie étudiants :
• L’équipage 150 de Sylvain Deschamps et Romain Blard avec 79 points
• L’équipage 151 de Yves et Nelly Striby avec 83 points
• L’équipage 147 de Clémence Bensimon et Corentin Taponier avec 84 points

Dans la catégorie mixte :
• L’équipage 121 de Laurent Fourcher et Eric Gacon avec 28 points
• L’équipage 157 de Christelle Egreteau et Marie Hélène Gaudin Damy avec 28 points en ex-aequo
• L’équipage 161 de Stéphane de Wilde d’Estmael et Thibaut de Raikem avec 33 points

Pour rappel, le nombre de points indique les pénalités acquises dans une course où le but est d’en avoir le moins possible.
Le brief ne va pas pas tarder et tout le monde attend. Alors je me glisse dans les confessions de l’équipage 106 composé de Florent Amant et Simon Brousmiche. Ils ont passé une nuit tranquille. Couchés tôt, levés tôt. En pleine forme pour me dire qu’ils veulent déjà revenir l’an prochain. Ils soulignent que l’orga a fait un « boulot de dingue ». 9èmes au classement, ils m’avouent que ce n’est pas forcément leur priorité face à tout ce qu’ils ont happé ici.

Juché sur une dune, le dos tourné au soleil levant, Ludo parait. Le contre jour masque les légères traces de fatigue que cet hyper pro a accumulé en gérant ce 8ème Students Challenge.
Rémi l’accompagne, concentré, résolu à faire de cette dernière étape une réussite totale.
Un dernier brief du millésime annonçant que le parcours effectuera une spirale initialement prévue sur environ 3 heures de pur trip marocain.

Le départ est donné.
Nous faisons arrêt au premier point de passage que beaucoup d’équipages ne voient pas.
Une bonne lecture du road book permet, en effet, de déceler certains pièges.
Et, en effet, ce PDP est visible. Mais subtil…
Ludo ayant fait partir les têtes de courses en différé, les groupes des compétiteurs sont éclatés et cela laisse toutes leurs chances aux plus en retard sur le classement de se rattraper.
Les compétences devraient donc continuer à se révéler aujourd’hui.
La course file jusqu’à un oued où ça pelte déjà sec !
Amdullah ! Comme on dit ici pour remercier Dieu.
Enfin un oued qui tient ses promesses !
La solidarité se met déjà en place.
Et ça pousse. Ca tire. Ca pelte. Ca tire. Ca pousse. Ca crie. Ca pelte.

Certains sont sacrément piégés alors que d’autres se désenlisent aisément.
Et beaucoup, aussi, passent d’un coup. Les doigts dans l’oued.
Je ne citerai personne, bien sur.
Les gens donneurs préfèrent toujours l’anonymat.
Nous repartons sur le continental fond d’une mère asséchée plusieurs dizaines de siècles plus tôt.
La terre plane et anthracite offre un terrain de belles plages d’accélération et chacun en profite.

Des kilomètres et des kilomètres de Mars ? Jupiter ? Lune ? -qui sait ?- nous mènent à Fezzou, village en extra de l’ordinaire que nous traversons escortés des courses et des cris des enfants.
Les acacias reparaissent ainsi que les tapis floraux jaunes et nous entrons dans un nouveau décor qui nous porte au CP4.

Il est 10h15 et la moitié des équipages est déjà passée.
Nous filons donc pour rattraper la tête de course.
Les 46 équipages, éparpillés, en nombre suffisamment éthéré pour conserver toute la magie du paysage, est vraiment un parti pris à saluer dans l’organisation du raid.
Ce matin encore, c’est l’idée générale que je ressentais dans les confidences.
Donner la part belle à l’intimité et aux rapports humains.
Un énigmatique défilé rocailleux nous ouvre maintenant une voie fleurie.

C’est tellement beau sous ce soleil qui fait briller les toisons des chèvres noires que des patres guident au loin !
Les équipages prennent leur cap. C’est une merveilleuse journée d’étape.
Au très loin, les hauts sommets de l’Atlas pavoisent de leur écharpe de neige.
Et la piste n’en finit pas de sinuer dans ce printemps précoce.
Des bergers des montagnes laissant courir les moutons nous saluent, des jeunes filles et des enfants aux puits agitent leurs mains vers nous, nous recevons même le rare sourire timide de porteuses de fagots.
Rarement, dans la compétition, le temps n’aura autant arrêté son vil cours et, pourtant, la ligne d’arrivée ne devrait plus être loin.

Et les 4 fiers winflags du raid Students Challenge battent soudain les airs à l’horizon.

C’est là que tout se joue. Commence et termine en même temps.
Là que les scores seront irrémédiablement figés.
Tout est calme et le traditionnel et ultime rassemblement général de chaque édition se déploie.
Pour les compétiteurs, c’est l’angoisse du classement final.
Pour tous, c’est, néanmoins, un moment de pique –nique à l’ombre d’un acacia.

Les groupes discutent mais la concentration demeure le maitre mot de l’ambiance.
Il nous restera un petit trio d’heures avant de rallier Ouarzazate, à quelque 200 km d’ici, où se déroulera, demain matin, au sein du mystérieux musée du cinéma, la remise des prix.
Auparavant, à la faveur hospitalière de l’hôtel Hanane, tous les membres du raid 2015 profiteront de la soirée spéciale organisée en leur honneur.
En route, c’est déjà décidé, tous les teams feront halte à Tazzarine pour dévorer un tagine fondant ou une goûteuse omelette berbère en sirotant des Coca sous les canisses.

Histoire de faire durer ce temps qu’on voudrait infini en compagnie des gens d’ici.
Durant tout ce raid, j’ai entendu tellement de pensées fortes sur les habitants de ce somptueux Maroc que je ne peux pas conclure, aujourd’hui, sans leur laisser la part belle.

Les gens d’ici restent légende d’ici.
Les gens d’air…

Découvrez la vidéo de l’étape 3 en cliquant ici !

Communiqué

Photo DR

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